La pandémie engendre des annulations de missions et d'opérations sur l'archipel. En 2020, près de vingt médecins missionnaires n'ont finalement pas pu exercer à Saint-Pierre et Miquelon et 2300 personnes sont en attente de consultation.
Claire Letournel est pharmacien hospitalier, mais aussi en charge de la programmation des missionnaires à l'hôpital. Une tâche ardue, car en 2020, la crise sanitaire n'a pas épargné le secteur de la santé sur l'archipel. 2300 personnes attendent toujours leur prise en charge. Un chiffre exorbitant qui s'explique par l'annulation de plus de vingt missions de spécialistes. "Si on annule le pneumologie, ce sont des enfants asthmatiques qui seront pas bien suivis" affirme Claire Letournel, le ton grave.
Ce sont aussi des personnes atteintes de bronchite chronique qui ne seront pas bien suivies non plus.
La pneumologie, mais aussi la neurologie. "Beaucoup de personnes sont en attente d'examens, sans compter les deux ans d'attente sur Terre-Neuve pour la neurologie" regrette-t-elle. Vous l'aurez compris, l'offre de soins est à l'arrêt partout. Celle sur Saint-Jean est quasiment à l'arrêt, et voyager vers la métropole relève d'un véritable parcours du combattant. "Si on arrête aussi les missions à Saint-Pierre, ça devient catastrophique" s'inquiète-t-elle.
Septaine dérogatoire demandée pour les missionnaires
D'autant plus qu'il faut arriver à convaincre les spécialistes de venir sur l'archipel et de se soumettre à l'isolement strict. "On essaye de les persuader de venir faire une mission, on leur propose de faire une septaine stricte. Mais si elle n'est pas acquise et qu'ils ne veulent pas la faire, et bien on annule la mission" affirme Patrick Lambruschini, directeur du Centre Hospitalier François Dunan. "On ne trouve pas des médecins comme ça, pour les remplacer du jour au lendemain. Les spécialistes ont des activités en cabinets libéraux, ou dans un autre établissement hospitalier" regrette-t-il. Si ils ne viennent pas, c'est donc un défaut de prise en charge, et une perte de chance sur certaines pathologies.
Une septaine dérogatoire a donc été demandée pour les spécialistes missionnaires, afin de garantir une offre de soins minimum. Une demande qui a finalement été acceptée par la préfecture de Saint-Pierre et Miquelon.