Deux expositions résument une partie de l'œuvre immense d'Aimé Césaire à la fondation Clément au François

Exposition Aimé Césaire. ©Martinique la 1ère
Colette Césaire et Marc Césaire, le benjamin de la fratrie, voient enfin les fruits de ce travail de longue haleine qu’ils ont imaginé il y a quelques années. Ils sont tous les deux commissaires de cette immense exposition consacrée au chantre de la Négritude.

Au rez-de-chaussée du musée, une cinquantaine de clichés accompagnent les poèmes de "Moi, laminaire", le dernier recueil d’Aimé Césaire paru en 1982.

En résidence d’artistes pendant 3 semaines, les concepteurs de l’exposition ont donné carte blanche à Juliette Agnel, Nicolas Derné et Xuebing Du pour extraire de leur errance culturelle, l’âme du poète et la restituer en photographies. Leurs inspirations émanent tout droit des pensées sombres de l’auteur.

La nature, que Césaire a observé, analysé et décrypté dans ses écrits

Les photos d’une partie de la biosphère martiniquaise ne s’attachent pas aux mots du poète mais reflètent cependant ses états d’âme. D’où la prédominance du noir et blanc qui illustrent bien le fond de son âme écorché par toutes les inégalités qu’il exécrait et combattait.

Au sous-sol, l’espace est consacré aux multiples parcours d’Aimé Césaire.

Cette exposition met en exergue cet homme sans cesse en quête d’une idéologie identitaire pure.
La pensée de l’homme politique a l’âme dévastée par le fonctionnement d’un régime colonial destructeur est présentée sous plusieurs formes.

Des coupures de journaux de militants, des images chargées d’histoires sociales parfois sordides et des portraits de quelques illustres combattants de l’aliénation et de l’assimilation ornent l’espace.

Malcom X, Angela Davis ou Léopold Sédar Senghor apparaissent en héros dans cet environnement qui prône la culture nègre élevée dans les plus hautes sphères du monde par Aimé Césaire, poète martiniquais désigné chantre de la Négritude.

Les expositions "Nous, laminaires" et "Aimé Césaire, un homme de rupture" sont à voir au musée de l’habitation Clément jusqu’au 24 novembre.