Les pharmacies de Guyane ont fermé leurs portes ce matin pour soutenir le mouvement national des pharmaciens. Plus de 90 % des pharmaciens, syndiqués, ont répondu à l'appel à la grève lancé par leurs deux syndicats représentatifs. Liliane Pgnon, porte-parole du syndicat local, explique les raisons de cette mobilisation massive. Les pharmacies dénoncent les ruptures de médicaments, un problème qui prend une ampleur particulière en Guyane en raison de l'éloignement géographique.
À 8000 kilomètres de l'hexagone, les conséquences sont encore plus graves
Liliane Pognon phamarcienne
En plus de ces pénuries, les pharmaciens critiquent la vente en ligne de médicaments, qu'ils estiment dangereuse en raison des risques de falsification. Ils évoquent "l'amazonisation" de la vente de médicaments, qui compliquerait la régulation sur Internet et pourrait aggraver les pénuries.
Les nouvelles missions confiées aux pharmacies, comme la vaccination ou le dépistage, mettent également sous pression des équipes déjà surchargées et mal rémunérées. "Les propositions de l'Assurance maladie pour 2025 sont insuffisantes", précise Liliane Pognon, et ajoute que la situation est intenable sans une juste compensation financière.
En Guyane, ces problèmes sont exacerbés par des difficultés de recrutement et une faible attractivité de la région pour les jeunes professionnels de santé. Malgré ces spécificités locales, les revendications restent globalement les mêmes que dans le reste du pays.
Cette grève, nous ne la faisons pas souvent, mais aujourd'hui, la coupe est pleine
conclut Liliane Pognon, qui rappelle l'importance du maillage territorial des pharmacies pour garantir un accès de proximité aux soins pour tous.