Près de 240 médecins, infirmiers et aides-soignants des quatre coins de l'Hexagone sont arrivés dans les Antilles françaises, dans la soirée du mardi 10 août 2021. Tous ces volontaires ont répondu à l'appel à la solidarité du Gouvernement et sont venus renforcer les équipes des services hospitaliers de nos territoires, alors que l'épidémie de Covid-19 a enregistré une évolution fulgurante, dans nos îles, ces derniers jours. Certains ont été affectés en Guadeloupe, environ 130 ; ils sont arrivés à l'aéroport "Pôle Caraïbes" vers 20h30. Les autres avaient pour destination la Martinique.
Des personnels de la sécurité civile, principalement une trentaine de pompiers, étaient également du voyage. Ils sont là pour renforcer les services préfectoraux, sous la forme de "mission de coordination", nous a indiqué l'un d'entre eux.
Des soignants sur-motivés
La "solidarité" n'est pas un vain mot, pour les hommes et les femmes qui ont décidé de venir chez nous, au secours des praticiens locaux épuisés. Pour beaucoup, il est question de rendre la pareille, puisque eux-mêmes, au plus haut de la crise dans leur fief, ont été épaulés de volontaires.
Ecoutons, tour à tour, les arguments de Patricia Ame, biologiste au CHU de Rennes, Emma Colomba, infirmière en réanimation à Nancy, Louise Cuadrado, infirmière à Paris, le Dr Krys Datsé, médecin et Grégory Briquet, du centre Covid de Cambray :
Comité d'accueil à Pôle Caraïbes
D'emblée, la directrice générale de l'Agence régionale de santé de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, le Dr Valérie Denux, a planté le décor : la tâche qui attend ces volontaires sera rude.
Soyez indulgents, parce qu'on est en pleine crise. C'est vraiment très difficile, pour les soignants, les directeurs d'hôpitaux donc, du coup, peut-être que tout ne sera pas parfait.
Autre discours d'accueil : celui de Sébastien Lecornu en personne. Le ministre des Outre-mer a tenu à être présent, à l'aéroport, pour féliciter les volontaires, preuves vivantes que la solidarité nationale est capable de s'exprimer, dans un court laps de temps, y compris vis-à-vis des territoires d'Outre-mer.
Ici, c'est la France, même si c'est la France éloignée de Paris, éloignée de l'Hexagone. Lorsqu'il y a un coup dur, sur le territoire français, on est capable de déclencher les renforts qui vont bien.
Un déploiement de forces vives et de moyens
Les équipes venues en renfort ont été réparties sur les différentes îles de Guadeloupe, notamment à Marie-Galante. Une partie est attendue à Saint-Martin.
Chacun a reçu son affectation, dans la soirée. Les soignants ont été accueillis, pour la plupart, dans leurs établissements d'accueil, dès ce mercredi.
Par ailleurs, les soignants de Guadeloupe manquent de matériel, pour être efficaces. Les infirmiers libéraux se plaignent, par exemple, de ne plus avoir accès à l’oxygène, nécessaire à leurs patients les plus durement touchés par la Covid et en détresse respiratoire. Une pénurie semble être à l'origine d'une possible priorisation des services hospitaliers.
Une situation dont semble avoir eu vent le ministre, puisqu'il a évoqué ce besoin :
A noter que deux critères étaient indispensables, pour être sélectionné parmi les volontaires, pour cette première vague de renfort, qui va durer 15 jours : être disponible et vacciné.
Enfin, un appel à volontariat a été lancé, par le ministère de l'Intérieur, "pour constitution d'un vivier de renfort au profit des Antilles (Martinique et guadeloupe) et de la Réunion, aux fins de prévention de troubles à l'ordre public, dans un contexte de contestation des mesures sanitaires".
Appel à volontariat de policiers - 09/08/2021