Nelly Joachim-Eugène, étudiante de I2M : " Ce n'est pas juste une année qui est remise en cause !"

Les 200 étudiants de l'institut privé se sentent aujourd'hui laissés pour compte.
Elle pensait avoir validé son année de Licence. C'est la désillusion, elle doit de nouveau passer ses examens. Témoignage d'une jeune étudiante. Au total, ce sont 56 jeunes qui ont le sentiment d'avoir été grugés. 

 Nelly Joachim-Eugène est une jeune étudiante de 22 ans, inscrite à I2M Sup de Co. Elle fait partie des 56 étudiants, privés de diplômes cette année. Elle nous livre son sentiment sur l'affaire.

 
  •      Comment as-tu eu connu connaissance  d’ I2M Sup de Co ?

J’ai effectué des recherches sur internet pour étudier la communication. Le BTS  en communication de Gerville Réache  ne me convenait pas puisque je désirais poursuivre mes études après un bac +2. Je me suis donc dirigée et inscrite  à I2M Sup de Co  qui reste  la seule école à proposer des parcours jusqu’au niveau du Master. C’était pour moi, un moyen de rebondir après des années de droit qui ne me correspondaient plus.
 
  •       Aujourd’hui, quel est ton sentiment face à cette situation ?

Je ne trouve pas les mots.… Je suis choquée. Je ne me rends pas compte tout à fait  de la situation bien que je me bats au côté des autres afin de ne pas être lésée. Pour moi, ce n’est pas juste une année qui est remise  en cause, c’est mon choix d’être restée en Guadeloupe, celui d’avoir voulu poursuivre mes études et d’avoir fait confiance à certaines personnes. Je me sens mal vis-à-vis de mon entreprise qui m’accueillie et m’a fait confiance. Une chose est sûre, c’est que tout le monde est responsable. Je n’ai pas à pâtir de cette situation puisque j’ai travaillé d’arrache-pied pour réussir cette année.

  •       Comment as-tu appris la non validation des diplômes ?

J’ai eu connaissance du problème  via  Facebook, suite à un statut très évocateur. J’ai essayé de me rapprocher d’I2M pour avoir plus d’informations. La réponse de mon interlocuteur a été assez floue. De là, j’ai averti ma classe.  Ensuite, il y a eu une grande réunion avec toutes les autres classes dont les Master 2. Ils étaient au courant depuis le mois de juin mais attendaient d’avoir plus d’éléments pour nous en parler.

  •       De quelle façon envisages-tu de préparer les examens ?

Je me suis arrangée avec mon entreprise  afin de disposer d’horaires aménagés pour réviser. En Licence, nous sommes évalués sous forme de contrôles continus. Toutes nos notes étaient validées. La soutenance de nos projets a été réalisée. On avait d’ailleurs reçu les félicitations de nos sponsors. Maintenant c’est la désillusion totale. Tout ce qu’on a produit est aujourd’hui vain. C’est vrai que cela me semble surhumain de repasser nos examens en peu de temps. Je pense tout de même que l’on va tout donner puisque c’est notre avenir qui est en jeu.

  •        Eprouves-tu du regret aujourd’hui ?

Non, je ne regrette pas. J’ai appris à me connaître à travers les projets menés. J’ai  été chef de projet d’un colloque, c’est une expérience incomparable. Dans mon entreprise d’alternance, j’ai aussi découvert de nouvelles choses. C’est impossible de regretter cela.

  •       Pourtant, la somme investie est importante ?

En licence, le tarif est de 4 200 euros l’année. Dans mon cas, je n’ai pas eu à débourser cette somme. C’est mon entreprise, par le biais de son organisme collecteur qui a financé ma formation.  Cela reste  abordable par rapport à des écoles de commerce à 10 000 euros l’année. I2M est une école privée, il faut payer les professeurs qui dispensent les cours. Cependant, je suis d’accord pour dire qu’il va falloir nous dédommager du préjudice subi.  Ceci nous met dans des situations délicates.
 
  •     Comment envisages-tu la suite de tes études, en cas de non-conciliation ?

Je n’ose pas imaginer que ça ne marchera pas. Dans cette éventualité, je n’aurais pas d’autre choix de travailler, soit en Guadeloupe ou à Paris, là où je trouve. Peut–être faire une validation d’acquis ou suivre une formation à distance. Mais là encore, les délais sont trop courts pour pourvoir rebondir. Il faut qu’au-dessus de nous, des choses concrètes soient faites pour nous permettre  de mener à bien nos projets professionnels.