1 personne sur 4 est illettrée en Guadeloupe

Au 1er janvier 2009, 55 000 Guadeloupéens se trouvaient dans une situation préoccupante face à l'écrit. Une situation alarmante, à l'origine des Assises de l'illettrisme qui se déroulent aujourd'hui. 
Le gouvernement a choisi l'illettrisme, comme grande cause nationale 2013. Une nécessité dans la mesure où 7 % des 18-65 ans, soit 2 500 000 personnes, sont confontées à ce problème en France. Chez nous, le pourcentage est quatre fois plus important. 


Une situation alarmante en Guadeloupe


Une personne sur 4, dans notre département connaît des difficultés face à l'écrit, à un degré tel qu'une communication efficace par ce moyen leur est difficile. Pour un Guadeloupéen sur 6, la communication est même très difficile selon l'enquête IVQ, Information Vie Quotidienne. 
Ces personnes obtiennent un taux de réussite inférieur à 40 % à des exercices permettant d'évaluer leurs compétences dans les trois domaines fondamentaux de l'écrit : la lecture, l'écriture et la compréhension d'un texte simple. Des gestes de la vie quotidienne comme lire un journal ou rédiger une demande d'emploi deviennent alors délicats. Des chiffres qui datent de 2009, mais qui sont toujours d'actualité chez nous. 

Des assises régionales de l'illettrisme pour combattre ce fléau


Plusieurs actions sont prévues dans les mois à venir. Notamment, des assises nationales en novembre qui seront la synthèse des assises régionales. Chez nous, aujourd'hui, les assises se tiennent au RSMA de la Jaille, en présence de la Préfecture, le rectoral, le Conseil Général et le Conseil Régional, ainsi que l'ensemble des partenaires et acteurs intervenant dans la lutte contre l'illettrisme. 
Ces assises ont pour but de faire le point sur la situation en Guadeloupe, mais également d'évaluer les actions qui ont été entreprises et les actions en cours, de façon à améliorer la synergie entre ces différents acteurs. 

Un sujet encore tabou chez nous


Cette rencontre est importante, dans la mesure où l'illettrisme est encore un sujet tabou chez nous. Peu de personnes acceptent de parler de leurs difficultés. Reconnaître que l'on ne sait pas lire ou écrire est embarrassant. 
Conscients de ce problème, les différents acteurs de la lutte contre l'illettrisme lanceront prochainement une campagne de presse, radio et télévision. Une occasion de sensibiliser le grand public, d'informer la population pour lever les préjugés et les tabous et ainsi amener les personnes concernées par ce problème à en parler et à accéder aux compétences clés. 


Qu'est-ce que l'illettrisme ?
Il ne faut pas confondre illettrisme, analphabétisme et l'expression "Français Langue Etrangère" qui définissent des situations bien différentes. 

Illettrisme
On parle d’illettrisme pour des personnes qui, après avoir été scolarisées en France, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul, des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante : écrire une liste de courses, lire une notice de médicament ou une consigne de sécurité, rédiger un chèque, utiliser un appareil, lire le carnet scolaire de son enfant, entrer dans la lecture d’un livre... Il s’agit pour elles de réapprendre, de renouer avec la culture de l’écrit, avec les formations de base, dans le cadre de la politique de lutte contre l’illettrisme.

Analphabétisme
On parle d’analphabétisme pour désigner des personnes qui n’ont jamais été scolarisées. Il s’agit pour elles d’entrer dans un premier niveau d’apprentissage.

Français Langue Etrangère
Pour les nouveaux arrivants dans notre pays, dont ils ne parlent pas la langue, on parle de FLE. Il s’agit pour eux d’apprendre la langue du pays où ils résident.

(Source : Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme)