Le sms qui vide les pompes

La pression est montée d'un cran ce jeudi après-midi. Il y aurait désormais une menace de pénurie de carburants pour une partie des stations services
Aujourd'hui peu après 13h00, la compagnie pétrolière Total  a prévenu par SMS les stations services de son réseau d'un problème d'approvisionnement. Dans ce SMS, on peut lire le texte suivant: je cite: demain la SARA connaîtra une perturbation au niveau des livraisons de sans plomb. Nous ne pourrons pas livrer votre commande de SP. Nous mettrons tout en oeuvre afin d'honorer votre commande le lundi 15 mars ». Fin de citation.
Après recoupement auprès de plusieurs sources dans la filière carburants, il apparaît qu'il existerait bien une menace de pénurie pour la Guadeloupe, menace imminente pour le Sans plomb et menace sous quelques jours pour le gasoil. Cette menace pourrait également valoir pour la Martinique dès la semaine prochaine.
 
Alors comment en est-t-on arrivé là?
 
Il aurait été constaté depuis une quinzaine de jours une augmentation sensible des ventes de carburants tant en Guadeloupe qu'en Martinique, de 30 à 40% selon certaines sources. Des achats de précautions réalisés par les automobilistes, inquiets des grèves, menaces de grèves et autres déclarations fracassantes des différents acteurs de la filière.
Conséquence, le stock de fonctionnement de la SARA serait sur le point d'être épuisé. Et il n'est plus possible de compter sur les stocks stratégiques, puisque ces stocks n'existerait plus. C'est en tout cas ce qu'indiquent les compagnies pétrolières.
 
Mais comment en être sûr ?
 
Il suffirait que le préfet envoie un inspecteur de la Dieecte pour constater de visu le niveau réel des cuves de stockage, et ce soit en Guadeloupe ou en Martinique.
Ce SMS, cette annonce, cette communication intervient fort opportunément à moins de 24 heures de la réunion du WTC qui doit réunir demain matin les acteurs de la filière carburants et différents élus politiques. Une sorte de grande messe, où nous promet-on, tout sera débattu publiquement. Une rencontre à laquelle ne participeront ni Victorin Lurel, ni le préfet..
De fait, cette menace de pénurie constitue un nouveau moyen de pression pour demander une révision du décret Lurel, avec cette fois comme angle d'attaque non plus les AIP mais les stocks stratégiques.

Voir aussi l'explication sur les AIP