La cour d'Appel de Bordeaux autorise à nouveau l'épandage aérien... Mais trop tard...

Un hélicoptère d'épandage aérien à la Martinique.
La cour administrative d’appel de Bordeaux vient d’annuler le jugement du tribunal administratif de Basse Terre qui interdisait l’épandage aérien mais cette décision tombe trop tard.
Dans cet arrêt, la cour indique que rien ne s’oppose au recours de la pratique sur les bananeraies de Guadeloupe.

Une décision qui ne change rien

L'arrêt de la Cour administrative d'Appel de Bordeaux ne change rien, car depuis cette décision du Tribunal administratif basse terrien de 2012 et cette procédure d’appel lancée par les planteurs, il y a eu un recours devant le conseil d’Etat déposé par 3 associations écologiques. Recours, qui a conduit à l’interdiction totale de la pratique à partir du 31 décembre 2015 par arrêté ministériel. On se souvient de ces feuilletons à répétitions de suppressions puis dérogations qui avait finalement conduit les associations à saisir les plus hautes institutions, et pour Béatrice Ibéné de l’association pour la sauvegarde et la réhabilitation de la faune des Antilles, cet arrêt bordelais, inutile dans les faits, est bien la preuve qu’il était nécessaire de porter cette affaire devant le conseil d’Etat.

ITW Ibéné


Des méthodes qui évoluent

Du côté des planteurs, on a bien conscience que cette décision ne va rien changer. Mais, ils se satisfont tout de même de voir que la justice leur donnait à nouveau raison dans ce dossier. De toute façon, dans la pratique, les méthodes de lutte ne sont plus les mêmes. Les planteurs ont trouvé des solutions alternatives pour traiter les cercosporioses, et ce, en collaboration avec l’Etat et les associations écologistes. Ils misent désormais sur la découverte de nouvelles variétés de bananes, plus résistantes. La banane, qui constitue encore et toujours un enjeu économique important pour le département, selon Philippe Alliane, directeur du groupement des producteurs de Guadeloupe. 

ITW Alliane