Vers une pénurie d'essence sans plomb en Guadeloupe

Depuis le début de cette semaine, les quantités livrées dans les stations services de la Guadeloupe ont été réduites ;  le dépôt de la SARA à Jarry ne délivre plus que 250 m3 de d'essence sans plomb par jour contre 400 à 450 m3 en temps normal. Et ce contingentement va durer toute la semaine.
Les stocks sont en effet à un niveau très bas, tellement bas que la SARA va acheminer ce soir par bateau 700 m3 d'essence supplémentaire afin d'éviter une rupture d'approvisionnement.
La semaine dernière, la raffinerie martiniquaise a été contrainte d'effectuer pour la 3ème fois un arrêt d'urgence des ces lignes de production suite à une 5ème coupure générale d'EDF et ce, en l'espace de 5 mois à peine. A cela s’ajoute deux gros problèmes logistiques. Le bateau qui transporte la base essence qui permet de fabriquer l'essence sans plomb aux normes européennes a pris 15 jours de retard au chargement à Houston aux Etats-Unis. Un second navire qui lui transporte de l'essence sans plomb en provenance d'Europe est également en retard.
Le 1er devrait atteindre Fort de France jeudi et le second uniquement dimanche.
 
Ce nouvel incident, le 3ème depuis le début de l’année, vient une nouvelle fois souligner l’absence de stocks stratégiques dans les 3 DFA, stocks pourtant obligatoires
En effet, c’est la conséquence de l’application du décret Lurel qui instaure la fin de la rémunération des stocks stratégiques. Après la crispation des premiers mois, le dialogue est à nouveau renoué entre la raffinerie et les services de l’Etat. Un projet est même à l’étude dans les ministères parisiens. Il prévoit la mise en place par la SARA de 25 jours de stocks obligatoires pour les 3 DFA, auxquels viendraient s’ajouter 18 jours de produits bases et de brut destinés à la production d’essence sans plomb et de gasoil.  En contrepartie, la raffinerie serait rémunérée à hauteur d’un quart de centimes par litre de carburant. Mais il ne s’agit encore que d’un projet.