Le coût du social entrave les départements de France

Conseil général de la Guadeloupe
Les départements de France sont inquiets. L'ADF, l’association des départements de France, a interpellé le gouvernement à l'occasion de son 85ème congrès à Troyes. Le volet social des départements est de plus en plus difficile à gérer. La Guadeloupe n'échappe pas à cette situation.

Marylise Lebranchu, la ministre chargée de la décentralisation, affirme que le gouvernement pense à « re-centraliser », à Paris, la gestion financière du RSA, le revenu de solidarité active. La seule reprise en main du revenu de solidarité active par le gouvernement, une solution jugée insuffisante par l’ADF, l’association des départements de France.

En Guadeloupe le RSA représente plus de 48 000 allocataires et 255 millions d’euros de budget en 2015. 

Comme les autres départements de France le département de Guadeloupe est confronté à une hausse du budget alloué au revenu de solidarité active. Par rapport à l’an dernier c’est une hausse de 6%. Un tiers du budget global de la collectivité est mobilisé, un poste comptable en constante évolution d’année en année.

Si le RSA fait l’objet de transferts financiers de la part de l’Etat, il n’empêche qu’il y a « des restes à charge ». Des financements engagées par le département et non compensés par Bercy, le ministère du budget et des finances. C’est 160 millions sur les 5 dernières années, dans notre archipel, selon un communiqué de Josette Borel-Lincertin, la présidente du département de la Guadeloupe. Malgré les relances, l’Etat fait la sourde oreille.

Josette Borel Lincertin adhère à la motion signée par l’ADF, vendredi dernier. Il faut que l’Etat s’engage sur des propositions fermes pour remplir sa mission vis-à-vis des plus fragiles. Toutes les allocations sont concernées, le RSA, l’aide personnalisé à l’autonomie, ou encore la PCH, la prestation de compensation du handicap. Ce sont les inadéquations entre les transferts financiers de l’Etat et la réalité sociale de chaque département qui créent des difficultés financières importantes pour ces collectivités vouées à l'action sociale. Une dizaine de département a annoncé ne plus pouvoir assurer le versements de ces prestations sociale d'ici décembre. Une quarantaine d'autres risque d'être confrontée à ces mêmes difficultés en 2016. 
La proposition du gouvernement ne fait pas l'unanimité des membres de l'ADF. Si le RSA est centralisé de nouveau à Paris, c'est une petite bouffée d'oxygène. Josette Borel-Lincertin estime que dans cette hypothèse, il faut que le gouvernement laisse au département un budget dynamique. Si la reprise en main du RSA est adoptée, c'est un tiers du budget de la collectivité qui risque aussi, de repartir vers Paris. 


Voir la motion adoptée par les présidents de départements de France réunis au sein de l'ADF: 

 

L'ADF met en garde le gouvernement sur les transferts de dotation pour les allocations