#27Mai2018 : Les Marrons résistants de Guadeloupe

Le camp des Kellers, n'a jamais été vaincu
Le marronnage occupe une place à part dans les stratégies de résistance des esclaves. A la Guadeloupe le phénomène est loin d’être anecdotique. Des camps de marrons ont existé jusqu’à l’abolition. La réputation de l'un d'entre eux, le camp des Kellers, nous est parvenu.


Selon l’historienne Josette Fallope, le camp des Kellers ou des Mondongs a été jusqu’à l’abolition de l’esclavage, le plus ancien et le plus important camp de marrons de la Guadeloupe. Son origine n’est pas fixée avec précision, mais il apparait comme bien établi au début du 18ème siècle. Il se serait considérablement renforcé après le naufrage d’un bateau négrier sur la côte sous-le-vent.

Un emplacement difficile d'accès

Sa localisation a été établie dans le massif montagneux des Mamelles, non loin de la source de la rivière Lézarde, en un lieu très difficile d’accès. Ce qui explique qu’il n’a jamais pu être démantelé. Les chroniqueurs évoquent un campement fortement retranché sur lequel régnait un chef qui exerçait également les fonctions de sorcier. Les marrons cultivaient leur propres jardins et complétaient leur alimentation grâce à la chasse, à la pêche et aux produits des rapines effectuées sur les habitations aux alentours.

Une communauté politiquement structurée

Les contemporains du camp Kellers évoquent « une petite République indépendante » peuplée d’esclaves en fuite mais pas seulement, puisque quelques blancs semblent avoir également rejoint la communauté vers 1820. Le camp des Kellers a sans doute même dû passer, par moment, des accords avec les colons sur le mode de non agression mutuelle.
S’il n’est pas resté au premier plan dans la mémoire collective, le marronnage à la Guadeloupe constitue sans doute l’un des actes de résistance le plus abouti.

La dimension politique du marronnage en Guadeloupe : l'exemple du camp des Kellers