4 ans de prison pour le surveillant pénitentiaire accusé de trafic

Le surveillant pénitentiaire écroué récemment, pour trafic, avec deux complices, dont un détenu, dans le cadre du démantèlement d'un réseau, a été jugé ce lundi après-midi en correctionnelle. Il écope de 4 ans de prison ferme. 
L'affaire avait fait grand bruit. Le surveillant pénitentiaire approvisionnait la prison, en produits stupéfiants, alcools et autres téléphones mobiles... Il avait deux complices, un détenu, et une personne à l'extérieur de l'établissement, qui était le fournisseur. 
Le tribunal les a condamné à des peines d'emprisonnement ferme... 4 ans pour les deux principaux accusés...

Des accusés peu bavards

Les trois accusés n'ont pas été très bavards, n'apportant pas de nouveaux éclairages sur cette affaire, lors de l'audience d'hier, lundi. Ni sur le ou les commanditaires, encore moins sur le déroulement ou l'ordonnancement du trafic. 
L'un des trois prévenus qui purge actuellement une peine au centre pénitentiaire de Baie-Mahault, est venu à la barre se présenter en tant que détenu modèle, se dédouanant : "Oui, j'étais au courant mais je n'étais pas impliqué".
Quant à l'ancien surveillant pénitentiaire, celui que l'on appelait "le Capitaine", il est apparu plutôt effacé, empêtré dans des explications confuses. 
Après avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du Ministère public, et condamné à 4 années de prison ferme pour les deux comparses. Le pourvoyeur du réseau écope lui, d'un an avec sursis. 

Des condamnations diversement appréciées

Maître Charlotte Rosier, avocate de l'ancien surveillant pénitentiaire reconnaît une faute de son client : "Malheureusement, rien n'est mis en place pour soutenir les surveillants pénitentiaires. Ils restent des êtres humaines. Et quand ils sont en difficulté, en contact quotidien, avec des détenus, ils sont sollicités en permanence. Certaines personnes sont plus faibles que d'autres. C'est un mauvais choix qui a été fait, qui est sanctionné". 
Alors que l'avocate du détenu impliqué, maître Sandra Adonis-Navarin regrette les circonstances même, de l'interpellation de son client : "Deux dénonciations anonymes de deux détenus, on sait pertinemment ce que cela peut vouloir dire, d'une part. Et d'autre part, on se retrouve face à des écoutes qui sont plus ou moins interprétées donc on se dit, on suppose que cela veut forcément dire qu'il y a un trafic au sein du centre pénitentiaire qui met en cause mon client. Donc, j'ai trouvé tout cela un peu léger". 

Ces condamnations viennent clore une polémique qui avait écorné l'image de la prison de Baie-Mahault.