En marge de la crise sociale sévère qui sévit actuellement en Guadeloupe, des exactions et des délits ont été commis et, parfois, les forces de l'ordre ont mis la main sur des contrevenants. Dès lors, la machine judiciaire s'est saisie de leur cas.
Au total, depuis le début du vaste mouvement de contestation lancé le 15 novembre 2021, plus de 70 personnes ont été jugées. 64 ont été condamnées, par les tribunaux de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre, qui ainsi tournent à plein régime, selon les informations glanées par l'Agence France Presse (AFP).
"Tolérance zéro"
Le procureur de la République de Pointe-à-Pitre assume son "choix de la tolérance zéro" :
Tous les participants aux actions violentes et illégales sont jugés et il n'y a quasiment eu que des condamnations.
Il fallait apporter une réponse pénale immédiate, face à une vraie menace insurrectionnelle.
Le parquet pointois totalise, en l'espace de 11 jours, 55 comparutions immédiates. Ces procès ont abouti à 50 condamnations, à des peines variées : travaux d'intérêt général, amendes, peines d'emprisonnement. Les personnes les plus sévèrement sanctionnées ont écopé de deux ans de prison.
Cette activité-là, en termes de présentations, c'était, en l'espace de 11 jours, l'équivalent de ce que l'on fait habituellement en 4 mois.
Du côté du chef-lieu, 14 autres personnes interpellées en marge du mouvement social ont été condamnées, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Basse-Terre.
Tous ceux qui ont été présentés, à l'exception d'une personne que j'ai orientée vers un contrôle judiciaire, ont fait l'objet de condamnations à des peines de prison ferme, pour entraves, violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, vols, pillages, outrage, ou rébellion.
La justice reste entièrement mobilisée
A la date du 3 décembre 2021, pas loin de 150 interpellations ont été réalisées, en Guadeloupe, depuis le début des évènements.
Par ailleurs, 67 enquêtes étaient ouvertes, en milieu de semaine ; elles ont été confiées à tous les services d'enquête du département. Ces affaires portent sur du pillage de magasins (dont une armurerie), l'attaque de casernes de gendarmeries, ainsi que des tentatives d'homicides sur des policiers.
De nouvelles comparutions devraient avoir lieu, dans les prochains jours.