Affaire Valkanaers : Délibéré le 18 février 2020

Dix ans après leur garde à vue, deux anciens employés de la station d'essence de Valkanaers Gourbeyre accompagnés de deux conseillers et d'un expert comptable comparaissaient ce jeudi devant le TGI de Pointe-à-Pitre. Ils devaient répondre d'abus, complicité et recel de biens sociaux.


 

18 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende pour Patrice Gilles et Jean-Luc Bigar, un an de prison avec sursis, 5000 euros d'amende pour sa compagne Marie-France Robin et cinq ans d'interdiction de gérer, 5000 euros d'amende pour Jocelyn Pinard et Stephane Denaro, l'expert-comptable. C'est le réquisitoire du parquet dans ce dossier de délinquance financière.
 

L'histoire commence en 2005

 

Neuf pompistes au chomâge décident de se regrouper et de relancer l'ancienne station service de Valkanaers à Gourbeyre avec l'aide financière de l'UGTG. Ils créent une SARL, la Sodisca.
La station service va fonctionner 24h/24. Les salariés associés ne ménageant ni leur temps, ni leur peine. En trois ans à peine, ils vont réussir à la hisser à la troisième place des stations services du département, en générant un chiffre d'affaire de plus 8 millions d'euros.

Un projet bio "d'agrosilvopastoralisme"


Le troisième expert-comptable de la société décèle des écarts de caisse considérable, plus de 500 000 euros de produits livrés mais jamais payés. A cela s'ajoute un projet de diversification agricole. 178 000 euros dépensés dans des voyages en Haïti, au Salvador ou encore à Cuba et dans l'achat de bovins de race créole.

Ce projet bio "d'agrosilvopastoralisme" ne fait pas partie de l'objet social d'une station service, pas plus que des stages d'arts martiaux au Japon ou encore en Allemagne, autant de dépenses financées sur la dette dûes à Total et aux organismes sociaux. La dette va dépasser la somme d'1,3 millions d'euros. 

C'est le groupe pétrolier qui après trois moratoires va décider de siffler la fin de la partie en cessant ses livraisons de carburants en Mai 2010, précipitant la fin de ce qui devait être "une sucess story", comme l'a qualifiée le procureur au cours de son réquisitoire.

Le délibéré est attendu le 18 février 2020

Me Roland Ezelin, avocat des prévenus

"Lorsque l'on regarde l'ordonnance de saisine qui contient énormément de fautes, il y a manifestement matière à plaider la relaxe et c'est ce que j'ai fais, en expliquant le contexte politique et le contexte soci-économique et la disparition de cette belle activité qui était dans le cadre de la station service de Valkanaers et qui a disparu".