Affaire "Dimitri Errin" : Guy-Georges Delacaze et Aliénor Fremaux condamnés à 20 et 16 ans de réclusion, en appel

Qu'importe le fait que la victime ait été un voyou violent et voleur qui terrorisait son monde ! La justice a une nouvelle fois lourdement condamné ceux qui se sont associés contre Dimitri Errin, en mars 2016, au Moule. La cour d'appel a tranché, ce vendredi 21 mai, dans ce dossier pour "arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivi de mort".

Le verdict est tombé dans l'après-midi du vendredi 21 mai 2021 : la cour d'appel de Basse-Terre a condamné Guy-Georges Delacaze à 20 ans de réclusion, comme en première instance (octobre 2020) ; sa complice, Aliénor Frémaux, s'est vue infliger une peine de 16 ans de prison, contre 18 ans l'an dernier.

L'appel avait été interjeté par le Parquet et l'un des dix mis en cause de l'époque : Aliénor Frémaux.
Cette fois, cette dernière et Guy-Georges Delacaze étaient seuls dans le box des accusés.

A nouveau de lourdes peines

Dimitri Errin est une victime, dans ce procès !

Maître Christophe Samper, partie civile

Un homme, certes, 14 fois condamné, pour des faits de violences, de vols ou encore de trafic de drogue.

Il n'empêche que Dimitri Errin était un être humain à qui nul n'avait le droit d'ôter la vie.

C'est pourquoi, pour avoir commis son enlèvement, sa séquestration ou sa détention arbitraire suivi de mort, en mars 2016, Guy-Georges Delacaze, le paisible et travailleur paysan a été condamné à 20 ans de prison, par la cour d'appel d'Assises de Basse-Terre. C'est lui qui a emmené un fusil, le jour où une petite bande s'est constituée pour punir celui qui leur faisait peur. C'est lui aussi qui a pressé la détente et exécuté le voyou.
Il l'a clairement exprimé, durant la semaine : il a tué Dimitri Errin, sans prévenir ses complices de son intention irréversible, parce que celui-ci avait menacé de tuer les membres de sa famille et de violer sa petite sœur handicapée.
Son avocat, Maître Babacar Diallo, considère que justice a été rendue, mais que le résultat reste une perte pour la Guadeloupe :

Me Babacar Diallo : "D'un côté comme de l'autre, nul n'est satisfait".


L'avocate générale avait demandé 28 ans de prison, dans son réquisitoire, à l'encontre d'Aliénor Frémaux, condamnée en première instance à 18 ans de prison. La jeune femme est considérée comme l'instigatrice de l'épopée sauvage qui a conduit à la mort. Celle-ci s'est dite elle-même victime de Dimitri Errin. L'homme, son ancien compagnon, l'aurait violentée et aurait volé ses bijoux de famille et de l'argent. Son souhait, a-t-elle évoqué à la barre, était de récupérer ses biens... et elle se sentait plus forte au milieu de ses complices.
Les jurés semblent avoir entendu ses explications en se montrant plus bienveillants que l'avocate générale : ils ont tranché pour 16 ans de prison. Une lourde peine, quand même, justifiée par la co-action. 
Aliénor Frémaux, jeune femme Blanche, était défendue par Maître Frédéric Jean-Marie, qui parle d'un procès bien tenu, sans le racisme latent en première instance :

Me Frédéric Jean-Marie : "Je persiste à penser que ça méritait entre 8 et 13 ans maximum".

La justice qu'ils ont souhaité se rendre s'est finalement retournée contre ces jeunes gens, à l'origine sans histoire.