Durant un peu moins de trois semaines, dans le contexte de mobilisation sociale qui sévit d'ailleurs encore actuellement en Guadeloupe, des barrages ont été érigés sur l'ensemble du réseau routier de la Grande-Terre et de la Basse-Terre.
Maintenant que tous ces points de blocages ont été levés et que les encombrants et déchets divers ont été évacués, l'heure est au bilan et à l'évaluation des dégâts provoqués sur les routes de l'archipel.
La grosse partie de la crise s'est passée sur la route. C'est là que l'on voit l'importance du réseau routier, puisque c'est un axe de communication clé. Pour se faire entendre, les manifestants ont choisi de bloquer la route. Pour accélérer leur entrave, ils ont aussi brûlé pas mal de débris sur la chaussée ; ça, ce n'est pas du tout bon pour le goudron ! On a tendance à parler de la chaussée, mais il y a aussi tout ce qui est accotement, tous les éléments de sécurité, les signalisations (de police, directionnelles, touristique et les peintures au sol)...
1000 kilomètres de chaussée, environ, ont été détériorés.
Des panneaux de signalisation ont été arrachés, de même que des glissières de sécurité et des pavés des bas-côtés, le bitume est fondu par endroit, là où des épaves de voitures ou des pneus ont été brûlés, des clous ont été incrustés au milieu des voies de circulation. Des dizaines de radars automatiques ont été détruits.
Les axes les plus touchés par les dégradations sont :
- la Route nationale 1, aux niveaux de Colin et Montebello à Petit-Bourg, à Four-à-Chaux et Sainte-Marie à Capesterre-Belle-Eau, ainsi qu'à Sapotille à Trois-Rivières ;
- la Route nationale 2, où plusieurs points de blocage ont été installés en Côte-sous-le-vent et dans le Nord Basse-Terre, particulièrement à Rivière-des-Pères, à Mahault/Pointe-Noire, mais aussi à Sainte-Marie et à La Boucan à Sainte-Rose ;
- la Route nationale 4, surtout entre Saline et Petit-Havre, au Gosier ;
- la Route nationale 5, à Perrin aux Abymes, puis entre Bosrédon et Marieulle, à Morne-à-l'Eau.
Le diagnostic, le nettoyage, puis la remise en état des infrastructures incombent au syndicat mixte Routes de Guadeloupe, chargé d'assurer la gestion, l'entretien et l'exploitation du domaine public routier national et départemental. Ce travail Ô combien important, prendra, à coup sûr, un temps certain, comme le confirme Sully Pandolf, directeur de Routes de Guadeloupe :
Le préjudice impacte chacun des habitants du territoire, car ces équipements ont vu le jour et seront réparés, avec de l'argent public. A la louche, Sully Pandolf parle d'un coût d'un million d'euros, "si ce n'est plus !".
Impossible de dire, aujourd'hui, quand nos routes retrouveront leur visage d'avant-crise. Des routes qui déjà méritaient des améliorations.
Enfin, notons que ces dommages nuisent à la sécurité des usagers, alors que, pour rappel, 57 personnes ont perdu la vie, sur les routes de Guadeloupe, depuis le début de l'année ; un chiffre jamais atteint, depuis 2016.