Joseph Vellayondon, septuagénaire à la retraite, passe ses journées dans un lit médicalisé, depuis sa sortie d’hôpital, il y a un mois. Il vit seul dans une maison que nul ne peut croire habitée, dans la campagne de Capesterre-Belle-Eau, à Fonds Cacao. La bâtisse est, en effet, dans un état d’insalubrité extrême.
Une insalubrité totale
Les murs sont couverts de moisissures. La toiture est faite de tôles, à nu, rongées par la rouille et trouées de toutes parts ; l’eau s’infiltre, à la moindre ondée, jusque sur la couche de l’occupant des lieux. L’installation électrique est particulièrement dangereuse. Les portes et fenêtres sont soit inexistantes, soit éventrées, soit défectueuses. Les sanitaires sont à ciel ouvert, depuis le passage de l’ouragan Maria, en septembre 2017. Plusieurs pièces sont impraticables.
C’est donc dans une misère extrême que l’homme est retranché.
Fort heureusement, il n’est pas abandonné de tous. Des parents viennent régulièrement, aérer les lieux et/ou lui donner à manger. Son infirmier lui rend visite quotidiennement mais, confronté à un tel manque d’hygiène au sein de la bâtisse, il peine à remplir sa mission. C’est ce dernier qui est à l’origine des premières alertes.
Et, depuis quelque temps, une assistante sociale et les membres de l’Organisation Humanitarian International (OHI) sont aussi mobilisés pour dénoncer sa situation et améliorer ses conditions de vie.
C’est ainsi que, dans l’urgence, ce noyau de bénévoles envisage de réaliser les travaux indispensables, dans le logement. En parallèle, ses personnes ont alerté les institutions compétentes, afin que Joseph Vellayondon soit pris en charge, voire relogé.
Jusqu'à ce lundi et malgré les signalements et demandes, depuis 4 ans, le malheureux n’a pas bénéficié d’aide à l’amélioration de l’habitat.
Aucun représentant de la mairie ne s’était déplacé au chevet de l’administré.
Les collectivités alertées et mobilisées, désormais
La Région a produit un communiqué, ce lundi 21 août 2023. Au lendemain de la diffusion de notre reportage (ci-dessus), le président du Conseil régional, Ary Chalus, ainsi que Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre-Belle-Eau et premier vice-président du Conseil départemental, se sont rendus auprès de Monsieur Vellayondon.
Tous deux affirment "que leurs services n’ont aucunement été alertés sur la situation du septuagénaire, exceptés par le biais d'une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et par un sujet diffusé sur un média".
La Région Guadeloupe a effectivement été saisie d’une demande d’aide à l’amélioration de l’habitat, est-il indiqué dans ce document, mais "ce dossier complexe n'est pas éligible au dispositif". Quoi qu’il en soit, suite à la visite de ce jour, la Région Guadeloupe et la mairie de Capesterre-Belle-Eau s’engagent "à régler la situation dans les meilleurs délais". "En collaboration avec les services sociaux, la collectivité régionale s'engage à contribuer aux travaux de rénovation d'une partie de la toiture, de la peinture et de l’électricité", est-il ajouté.