Environnement : un nouveau collectif se pose en interlocuteur, dans le Sud Basse-Terre

Les cas de pollution sont multiples, dans le Sud Basse-Terre, sur terre comme en mer.
Les dysfonctionnements des stations d’épuration, la pollution au Chlordécone, les défauts de qualité de l’eau distribuée... La coupe est pleine pour les habitants du Sud Basse-Terre ! D’où la création du "kolèktif défans environnement Sud Basse-Terre".

Une nouvelle initiative citoyenne autour de la question environnementale a vu le jour, il y a quinze jours, avec la création du "Kolèktif défans environnement Sud Basse-Terre".

Dénoncer les manquements, défendre les droits des citoyens

Une quarantaine de résidents du Sud de la Basse-Terre a déjà rejoint cette association, née d’une idée originelle d’Alain Plaisir, ancien leader du Comité d'initiative pour un projet politique alternatif (CIPPA). Le "Kolèktif" se défend, pour autant, de toute velléité politique. Il entend juste susciter une forme de conscience environnementale chez les citoyens du secteur géographique où il est implanté. Son autre objectif est de leur proposer une alternative, pour la défense de leurs droits.

Les adhérents dénoncent quantités de problématiques impactant l’environnement et qui ne trouvent pas de résolution, sur le long terme : les manquements en termes d’assainissement des eaux usées (les stations d’épuration collectives ou individuelles sont bien souvent obsolètes, défectueuses voire, parfois, inexistantes), les cas de pollution marine et terrestre, ou encore la gestion des Sablières de Gourbeyre.

Sur tous ces sujets, le "Kolèktif" prône la concertation, dans un premier temps.

On demande à voir les pouvoirs publics, à avoir des réunions concernant, par exemple, les eaux usées. Il y a une petite plage, à Rivière Sens, que l’on appelle "Caca Beach" ; il y a un problème là, avec les eaux usées qui sont déversées carrément dans la mer. Il faut régler tous ces problèmes-là ! Si les pouvoirs publics n’écoutent pas ce que le citoyen veut dire, il y a des actions en justice qu’il faut intenter.

Alain Degrange, porte-parole du "Kolèktif défans environnement Sud Basse-Terre"

Le "Kolèktif défans environnement Sud Basse-Terre" est donc bien décidé à aller au bout des dossiers abordés, s’il le faut en conjuguant ses efforts avec les autres structures existantes, dans le Sud Basse-Terre.

Les Sablières en ligne de mire

Les activités des Sablières de Gourbeyre et les dites "nuisances qu’elles occasionnent" sont à l’origine de la naissance de ce "Kolèktif" :

Il y a deux ravines : une qui est sur la route de Rivière Sens/Vieux-Fort et l’autre qui arrive directement vers la Marina. Celle de Vieux-Fort, aujourd’hui, pose un problème, parce que la Sablière a balancé ce dont elle n’a pas besoin dans cette ravine. La ravine a envoyé tellement de sable sur la route, qu’elle a été bloquée. Or, il faut bien se rappeler que cette route est une voie de dégagement, en cas d’éruption de la Soufrière.

Alain Degrange, porte-parole du "Kolèktif défans environnement Sud Basse-Terre"

Pour les membres de la nouvelle association, c’est donc la vie d’autrui qui est ainsi mise en danger. D’autant que ce type impact est récurrent, selon eux. Ils affirment qu'en cas de grosse pluie, un conséquent volume de sable, non encore évacué à ce jour, même si la route a été dégagée, menace de bloquer à nouveau cet axe routier.
A propos de ces installations, le "Kolèktif défans environnement Sud Basse-Terre" parle d’une "exploitation sauvage"

On demande que ça soit convenablement encadré, que des personnes des ONG environnementales puissent siéger aux commissions de décisions ; décisions que prennent notamment les services préfectoraux (particulièrement la DEAL). Il faut aussi que les rapports soient rendus publics.

Alain Degrange, porte-parole du "Kolèktif défans environnement Sud Basse-Terre" 

Un risque pour la santé humaine

A propos de Rivière Sens, un arrêté municipal a été produit, lundi 13 mars 2023, par la ville de Gourbeyre, portant interdiction temporaire de baignade sur le site de l’école de voile, "en raison d’une contamination bactériologique de l’eau de baignade".

La levée de cette interdiction dépend des résultats d’analyses, qui doivent être conformes aux normes de qualité.

A VOIR AUSSI/ Le reportage de Thierry Philippe du 15/03/2023 :

Environnement : création du Kolèktif Défans environnement Sud Basse-Terre ©Thierry Philippe - Guadeloupe La 1ère