Le ras-le-bol de la population de Gourbeyre : soit elle n'a pas d'eau au robinet, soit il existe des doutes sur sa qualité. La communication des incidents, par l'ARS et la régie de eaux, est pointée du doigt. Sur le terrain, cette double problématique est synonyme de cauchemar au quotidien.
Des perturbations ont, une nouvelles fois, été signalées, dans la distribution de l'eau, à Gourbeyre, où de nombreux quartiers subissent des coupures.
Et quand le liquide vital revient dans les robinets, il est impropre à la consommation. Une forte contamination micro-biologique serait à l'origine de ce nouveau problème, décelé sur le territoire de la commune.
L'obligation de recourir à des bouteilles d'eau
Pour la énième fois, le doute est semé, quant à la qualité de l'eau, dans la commune de Gourbeyre... pour ceux qui en ont au robinet.
Pour les autres, elle ne coule tout bonnement pas, du fait d'une coupure, comme cela arrive bien trop souvent, au goût de la population.
Je subis assez régulièrement des coupures d'eau. Mais, cette fois-ci, elle perdure et on n'est pas informé par la régie des eaux, de ces coupures. Cette fois-ci c'est depuis le 16 avril. La plus longue a duré plus d'une dizaine de jours. Ce qui fait qu'on est très incommodés, surtout pour la toilette et l'évacuation des matières fécales !
Une énième fois aussi, la municipalité a fait le geste de distribuer des packs d'eau... à une poignée d'administrés, parmi les plus fragiles. Mais tous n'ont pas cette chance, se plaint Yvonne :
Nous sommes très très souvent victimes d'un manque d'eau, sans avoir été prévenus. Donc, il nous faut en permanence avoir une réserve d'eau, pour pouvoir pallier à ce manque, parce que ni la commune, ni l'EPCI ne vient nous distribuer de l'eau. J'habite au 3ème [sans ascenseur]. C'est très haut. Pour moi, c'est difficile de monter autant d'eau jusqu'à chez moi. Pourtant il en faut bien !
Autre mode de ravitaillement : celui d'Alex qui transporte des dizaines de bidons, pour remplir sa citerne déjà vide :
On ne sait pas à quel moment ils coupent l'eau. Et on a besoin de s'organiser pour les waters, pour la vaisselle et aussi pour laver le linge.
De quoi être tourné en bourrique
Les failles, tant dans la distribution que relatives à la qualité de l'eau, sont récurrentes, à Gourbeyre.
Il est donc difficile, pour les usagers de se fier aux informations délivrées par les autorités compétentes.
D'autant plus que, parfois, la communication autour de ces problèmes est curieuse...
L'exemple du 16 avril 2021.
A 14h44, la mairie de Gourbeyre informait la population d'une "forte contamination microbilogique" de l'eau.
Et, contre toute attente, à peine quelques heures plus tard, à 18h58, la municipalité annonçait que le précieux liquide sorti des robinets était "consommable" !
Un revirement qui interroge. D'ailleurs, une internaute n'a pas manqué de demander depuis combien de temps l'eau n'était pas consommable, pour que les mesures de résolution aient pris si peu de temps à aboutir ;
Excusez moi, en 1h l'eau qui était fortement contaminée est décontaminee.
Cela voudrait dire que, quand vous l'avez annoncé, elle l'était déjà depuis un moment et que les choses ont été mises en place pour sa décontamination. D'où cette rapidité.
Je ne comprends pas : une forte contamination et, en aussi peu de temps, elle est a nouveau consommable.Depuis combien de temps avez vous su que pas consommable?
Je ne sais plus quoi dire, tellement la situation me désespère.
L'inquiétude est réelle aussi pour les propriétaires de citernes, alors que l'eau potentiellement souillée pénètre leur équipement :
J'ai rencontré le maire qui m'a dit qu'il a été surpris de voir qu'il y a eu une analyse qui a été faite le 12 et qu'il n'a eu des réponse que le 16. C'est pas la première fois que ça arrive. je pense qu'il faudrait que l'ARS aussi s'organise.
Quand on nous dit que l'eau est polluée, c'est à quel moment ? Parce que l'eau pénètre dans la citerne ! Ces réserves sont peut-être contaminées !
Pas de quoi rassurer les consommateurs, en effet...
L'ARS se dédouane
L'Agence régionale de santé (ARS), dans un communiqué, a tenu à rappeler "que le contrôle se fait conformément au rôle qui lui est fixé au code de la santé publique".
Elle affirme que la demande d'interdiction de consommer l'eau a été adressée, aux opérateurs et à la mairie, dès le 12 avril 2021, soit quatre jours avant que la ville n'informe les administrés :
Le protocole, quoiqu'il en soit, montre ses failles. Car nul ne sait de quand date la contamination de l'eau, outre le fait qu'elle ait eu lieu avant le 8 avril.
Une chose est sûre, entre le 8 et le 16, jour où la population a été informée du problème, elle a consommé de l'eau souillée.