Les barracudas sont nombreux dans les eaux de Guadeloupe ; toutes les communes sont concernées. Pour autant, les cas de morsure sont plutôt rares. On en recense à peu près tous les 4 ans.
Samedi dernier (le 6 juillet 2024), un homme de 53 ans en a fait les frais, sur la plage du bourg de Sainte-Anne ; en plein après-midi, il a été mordu à la cheville et à l’orteil droit. Légèrement blessé, le quinquagénaire a été évacué vers le Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG).
Un risque de morsure actuellement accru
Si les barracudas prolifèrent localement, c’est parce qu’ils sont interdits à la pêche, à la vente et à la consommation, en Guadeloupe. Ils sont, en principe, bel et bien comestibles mais, dans notre zone géographique, leur chair peut contenir une toxine qui provoque des intoxications alimentaires : la ciguatera. Le risque de contamination des humains est trop grand.
Par ailleurs, en cette période de reproduction, cette espèce de poisson carnivore se rapproche des côtes, des lagons et, donc, des zones de baignade, pour s’abriter.
Ces animaux n’ont pas un naturel agressif, ni dangereux. Ils choisissent leurs proies et chassent de façon ciblée.
Les attaques d’humains s’expliquent par l’attirance qu'ils ont pour ce qui brille, le bruit et les mouvements, notamment. Dans l’eau, mieux vaut ne pas porter de bijoux.
Si vous voyez un barracuda passer près de vous, ne paniquez pas, laissez-le s'éloigner, puis regagnez le rivage, suivant les conseils du directeur de l’Aquarium de la Guadeloupe.
Ce sont des attaques qu’on ne comprend pas forcément. Ça va être à cause du bruit et des reflets de lumière (...) Quand vous et moi on va se baigner à la mer, on a tendance à faire des bulles, des reflets de lumière et, on ne sait pas trop pourquoi, mais ça peut vraiment déclencher une attaque chez le barracuda (...).
Thomas Godoc, directeur de l’Aquarium de Guadeloupe
Même derrière la vitre de son bassin, au sein de l’Aquarium de la Guadeloupe, le barracuda impressionne !
La prudence de mise
La mairie de Sainte-Anne, où l’attaque a eu lieu samedi, appelle les baigneurs à la vigilance. La prudence est la meilleure arme contre les morsures, à défaut de pouvoir mettre en place le "balisage" qu'il avait annoncé durant le week-end dernier.
On ne peut pas faire de balisage de façon directe. Il faut que j’ai contact avec les Affaires maritimes (...). Ce n’est pas uniquement à Sainte-Anne, c’est en Guadeloupe. Mais, il semblerait qu’un peu plus haut, au Sud de cette plage, il semblerait qu’il y a des reproductions, d’après ce que j’ai su (...)
Francs Baptiste, maire de Sainte-Anne
Francs Baptiste avait en effet émis l’idée de la mise en place d’un balisage, afin de retenir ces poissons à distance de ceux qui y profitent des eaux chaudes. Mais cela semble difficile à concrétiser en mer. Le maire promet quoi qu’il en soit l'instauration de mesures de sécurité, en collaboration avec les Affaires maritimes, "pour signaler aux baigneurs qu’ils doivent faire attention".
La fermeture de la plage du bourg de Sainte-Anne n’est absolument pas envisagée, dans la mesure où les barracudas sont présents toute l’année ; il s’agit bien de LEUR espace naturel, dans lequel nous nous invitons occasionnellement.