La section de La Boucan, à Sainte-Rose, est l'un des points névralgiques de l'actuelle contestation sociale, en Guadeloupe.
Barrage hermétique
Comme au rond-point de Perrin aux Abymes, aux giratoires de Montebello à Petit-Bourg et de la Kassaverie à Capesterre-Belle-Eau, à Rivière des Pères à Basse-Terre, ou encore au carrefour de Mahault à Pointe-Noire, depuis une semaine, le temps s'est comme arrêté à La Boucan/Saint-Rose.
Nulle voiture ne passe, sur le pont. Nuits et jours, des manifestants y siègent. Des déchets de toutes sortes, des voitures calcinées, des branchages et une clôture ont été amassés, sur place, pour bloquer la circulation. D'autres points de blocages sont installés, de loin en loin, dans le secteur.
Les piétons, tout de même, ont la possibilité de se frayer un chemin.
Sur les réseaux sociaux, certains s'amusent de la situation, en avançant que La Boucan est devenue une "République indépendante", "autoproclamée", "démocratique", ou "autonome", selon les traits d'humour des uns et des autres.
Sur place, ce sont des citoyens qui mènent le mouvement. Leurs revendications sont les mêmes que celles des organisations syndicales et politiques mobilisées depuis le 15 novembre dernier.
Les problématiques que soulèvent les autres mouvements sont les mêmes qu'on soulève. Mais peut-être qu'il faudrait, hormis les syndicats, hormis les politiques, que le citoyen, les autres acteurs de la société civile, aient leur mot à dire aussi.
Les manifestants sont déterminés. Ils n'accepteront pas de promesses non suivies d'effets, échaudés par ce qu'ils considèrent comme peu de résultats concrets obtenus, suite à la précédente grève générale illimitée de 2009.
Pour eux, si la situation a donné lieu à tant de débordements, depuis jeudi dernier, c'est faute d'écoute de la population et des travailleurs, par les décideurs politiques.
Des riverains impactés
Quel est le quotidien des riverains, depuis une semaine et l'installation de ce barrage ?
Outre les entraves à la circulation, aucun acte de délinquance n'est à déplorer, sur place : pas de vandalisme, pas de pillage. Les commerces sont ouverts, mais ils doivent se contenter des clients qui peuvent arriver jusqu'à eux.
Les habitants que nous avons rencontrés prônent l'apaisement et demandent que les protagonistes de cette mobilisation s'assoient autour d'une table, pour discuter.
La plupart comprend les revendications des militants.
Certains se demandent si les moyens seront trouvés, pour reconstruire la Guadeloupe, après les dégâts générés ces derniers jours.
Reportage
Ludivine Guiolet-Oulac et Christian Danquin sont allés en immersion à La Boucan/Sainte-Rose. Voici leur reportage, que nous vous invitons à (re)voir :