Une étude américaine publiée dans European urology a connu une forte médiatisation ces derniers jours au Royaume-Uni. Sur les 31.925 hommes suivis pendant dix-huit ans, près de 4.000 ont déclaré un cancer de la prostate. Ils éjaculaient beaucoup moins souvent que les autres. "Les résultats de l'étude montrent que plus on éjacule fréquemment par mois, moins on a de risque de développer un cancer de la prostate, avec un seuil qui se situe aux alentours de 20 éjaculations par mois. Si on éjacule plus de 20 fois par mois, on a une réduction du risque de cancer de la prostate d'environ un tiers", explique le Pr François Desgrandchamps, chirurgien urologue.
Bonne nouvelle, la réduction du risque apparaît dès treize éjaculations par mois. La prostate est située sous la vessie, autour de l'urètre. Elle est composée de multiples glandes. "Ejaculer souvent permet d'évacuer très régulièrement le liquide prostatique dont les substances peuvent être toxiques, cancérigènes, de diminuer le temps de contact avec les cellules et de réduire le risque de cancer de la prostate", précise le Pr Desgrandchamps. Et si la fréquence des rapports sexuels ne permet pas toujours d'atteindre ce nombre d'éjaculations mensuelle, il faut savoir que la masturbation génère le même effet protecteur.
Cette étude comporte toutefois des biais, c'est-à-dire des données peu ou mal prises en compte, qui pourraient modifier les résultats. En l'occurrence, l'étude n'a pas pris en compte les différences d'habitudes de vie (alimentation, éducation, pratique du sport etc.), les conditions d'éjaculation (rapports sexuels ou masturbation) et ne se base que sur les déclarations des hommes. Certains ont donc pu un peu gonfler les chiffres.
Source : Ejaculation Frequency and Risk of Prostate Cancer: Updated Results with an Additional Decade of Follow-u, European Urology, DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.eururo.2016.03.027