Cluster au centre pénitentiaire de Baie-Mahault : une quarantaine de détenus et agents diagnostiqués positifs

Comme l'an dernier, le centre pénitentiaire de Baie-Mahault n'a pas échappé à la nouvelle vague de Covid-19. Sauf que, cette fois, le variant Delta a été identifié dans 100% des 40 cas positifs. UFAP-UNSA-Justice confirme qu'il est plus virulent et contagieux, vu ce qui se passe dans la prison.

Depuis une quinzaine de jours, un foyer de contamination à la Covid-19 a été identifié, au sein du centre pénitentiaire de Baie-Mahault.

Les cas de Covid se multiplient

Pour le moment, une vingtaine de membres du personnel a été testée positive, sur les 200 agents du site.
De même, une vingtaine de détenus, sur les près de 720 incarcérés, ont contracté la maladie, au regard des tests effectués.
Et ils sont plus d'une trentaine à être considérés comme "cas contact".

Le variant Delta, réputé pour être le plus contagieux et virulent actuellement, a été identifié chez 100% de ces personnes ; il représente d'ailleurs, dans l'archipel, plus de 70% des cas de contamination.

Des chiffres qui risquent d'augmenter, puisque les dépistages se poursuivent et d'autres résultats sont attendus.

La situation nous est présentée par Jean-Jacques Racamy, secrétaire général UFAP-UNSA-Justice au sein du centre pénitentiaire de Baie-Mahault :

Jean-Jacques Racamy : "Du moment qu'on a un détenu positif, dans une cellule, tous les autres sont positifs".

La gestion de la crise 

Les personnes testées positives ont été cantonnées à des quartiers de l'établissement pénitentiaire baie-mahaultien, où la promiscuité est quotidienne habituellement ; cela, afin de limiter au maximum la propagation du virus.

Par ailleurs, tous les pôles sociaux ont été fermés, comme les activités sportives, les ateliers, le quartier de semi-liberté (QSL) qui permettait à certains détenus de sortir travailler la journée et de revenir pour la nuit, ou encore le service médico-psychologique régional (SMPR)

En revanche, les parloirs n'ont pas été interrompus. Un système a été instauré pour que les détenus et leurs familles ne puissent pas se toucher. Si la situation se dégrade, l'administration pourra stopper les visites, pour un temps.

Jean-Jacques Racamy estime que les équipes ont été préparées à une telle catastrophe, puisque l'an dernier, elles ont eu à faire face à une précédente vague en interne ; à l'époque, une trentaine de cas avaient été recensés. 

Jean-Jacques Racamy : "Nous avons bloqué 2 dortoirs sur 4, afin de rassembler les détenus positifs".

A noter que le service médical est au chevet des détenus concernés, parmi lesquels il n'y a aucun cas grave, pour le moment, fort heureusement. Le maximum est fait pour multiplier rapidement les tests, pour endiguer le cluster.  

Jean-Jacques Racamy espère que le tribunal oeuvrera dans le même sens que l'an dernier, en libérant des détenus, afin de réduire le nombre d'usagers, au sein de la prison. En 2020, le nombre de personnes incarcérées, à Baie-Mahault,  était descendu sous la barre des 500. 

La prison, reflet de la situation au sein de l'archipel ?

Le variant Delta qui prend le pas et, donc, avec lui, des cas de Covid qui se multiplient... il semble que l'évolution de l'épidémie est la même, à l'intérieur du centre pénitentiaire de Baie-Mahault qu'à l'extérieur, dans l'archipel.

Pas de quoi s'étonner, puisque la Covid avait le loisir de se frayer un chemin, par le biais des visites, des surveillants, du service médical, ou encore des détenus du QSL, en dépit du respect des gestes barrière.

Comme les autorités locales et nationales, l'administration incite fortement les usagers de la prison à adopter un comportement responsable (lavage des mains, distanciation, port du masque...), à se faire tester, voire vacciner.