Comment prévenir les noyades sur nos plages ?

Plage de l'Autre bord, au Moule
Que faire pour éviter qu’un drame comme celui de Capesterre Belle-Eau ne se reproduise ?
Un terrible drame s'est produit cette semaine. Deux enfants âgés de 9 et 15 ans ont trouvé la mort alors qu'ils étaient partis se baigner. La mer était mauvaise. Les corps des 2 cousins disparus en mer mardi midi ont été repêchés le lendemain. Nous n’étions pas en vigilance jaune mais les connaisseurs ou les habitués savent que la houle et les courants peuvent être traîtres dans ce secteur. 

Comment éviter ces drames ? La question est posée à Jean-Claude Pioche, président de l’association des maires de Guadeloupe. Il répond à Peggy Robert. 
 
Une poignée de maires prend des dispositions, en Guadeloupe pour prévenir ce type d’accidents dramatiques. Mais c’est loin d’être la majorité.
Pourquoi nos plages les plus fréquentées ne sont pas surveillées ? C’est pourtant de la compétence des municipalités ?
Les maires ont pris le problème à bras le corps, en mettant en place des infrastructures de surveillance de baignade, sur place. Tous les maires ne l'ont pas fait. Mais, il faut pouvoir embaucher du monde pour surveiller. Contrairement à l'Hexagone, ici, on peut se baigner toute l'année. 
Tous les maires de Guadeloupe sont conscients des problèmes qui pourraient arriver, comme ce malheureux événement. Mais il faut aussi que la population soit responsable, notamment quand la mer est agitée comme elle l'était.
Au niveau des touristes, nous devrons faire de la prévention. Mais, tous les maires sont conscients qu'il faudra faire des efforts pour surveiller les plages les plus fréquentées. 


Qu’est-ce qui peut être envisagé ? Des drapeaux de plage, des surveillants de baignade, des panneaux...
Ce sont des choses déjà mises en place par certains maires, qui vont continuer à être mise en place par les autres. Il faut que la population soit vigilante aussi. Les Guadeloupéens ne sont pas très informés des panneaux, par exemple. Nous devons travailler dans ce sens. 
Mais, avec les différents partenaires, notamment la Région, avec les projets de développement de l'économie bleue et le syndicat des sites et des plages, on doit travailler dans ce sens pour faire des améliorations sur les plages les plus fréquentées. 
Et c'est sûr, la Guadeloupe, c'est plusieurs îles. Nous ne pourrons surveiller toutes les plages. Au moins, les plus fréquentées, de façon à protéger notre population et nos visiteurs. 

 
Qu'est-ce qui bloque ? Est-ce un problème de moyens ou la réticence des maires ?
Il n'y a pas de réticence de la part des maires. Aucun maire ne souhaite que ce qui s'est passé arrive dans sa commune. 
C'est sûr qu'il faut des moyens. Vous savez, nous avons de moins en moins d'argent dans les caisses, avec les dotations qui baissent, le nombre de responsabilités transferées par l'Etat qui augmente. 
C'est un problème réel qu'on prend à bras le corps. Nous trouverons des solutions au fur et à mesure. Nous ne pourrons pas tout régler du jour au lendemain. 

Il faudra donc sélectionner des plages ? Définir des priorités ?
Sur les différents territoires des communes, il y a de nombreuses plages. Certaines sont répertoriées comme lieux de baignade, d'autres non. Les plages répertoriées seront donc la priorité des maires. 


Un véritable casse-tête pour certaines municipalités

Comment  sécuriser la baignade sur les différentes plages de l'archipel ? Un véritable casse-tête pour l'ensemble des municipalités qui se heurtent régulièrement au non respect de la réglementation en vigueur. La signalisation est bien là, mais les moyens manquent pour la faire respecter. 
©guadeloupe

Reportage de Paul-Henri Schol, Rémi Defrance et Ludovic Gaydu
Personnes interrogées :
Gabrielle Louis-Carabin, député maire du Moule
Jeanny Marc, député maire de Deshaies