Conflit à Milénis : 60 jours de grève et aucune sortie de crise en vue

C'est une nouvelle semaine de grève entamée... Cela fait 60 jours que les salariés grévistes de l'hypermarché Carrefour Milénis sont mobilisés pour le maintien de leurs acquis. Ils se relayent jour et nuit sur le piquet.
C'est un conflit qui s'enlise... Ils sont depuis 60 jours en grève... les salariés grévistes de l'hypermarché Carrefour Milénis réclament toujours le maintien de leurs acquis. Et depuis 60 jours, la vie s'organise sur le piquet de grêve.
Ce mardi matin, es grévistes ont reçu le soutien de nombreux militants de l'UGTG et de la CGTG. Après un rassemblement sur le piquet, ils ont organisé une marche dans les rues de l'agglomération pour exiger la reprise des négociations.
 

Plusieurs infractions relevées par l'URSSAF

Cette affaire débute le 13 juillet 2017. La direction de Sophyper, qui est le dénomination juridique de Milénis, reçoit une lettre d'observation de l'URSSAF. L'organisme qui dépend de la Sécurité Sociale vient d'achever une mission de contrôle.
L'URSSAF a relevé un certain nombre de dysfonctionnements. Ainsi, la prime de transport est versée en l'absence de tout justificatif. Les conditions d'attribution des tickets restaurants sont jugés non-conformes. Idem pour ce qui relève des bons d'achats, considérés comme une rémunération non déclarée ou encore l'octroi chaque année à chaque employé, de 3 barils de 56 doses de lessive.
Pour toutes ces infractions à la législation, Sophyper écope d'un rappel de cotisation et de CSG (contribution sociale généralisée) pour un montant de 264 661 euros. Sophyber paye et décide de se mettre en conformité avec la loi. Et pour ce faire, elle dénonce l'accord d'entreprise signé en juin 2011 avec les syndicats, accord dans lequel figuraient tous les points précédemment cités.
 

L'accord d'entreprise dénoncé

Le processus est parfaitement encadré. Il y a d'abord un préavis de 3 mois puis 12 mois de négociations maximum. Les partenaires sociaux se donnaient ainsi jusqu'au 31 novembre 2018 pour aboutir à un nouvel accord de substitution. Et il ya bien eu 11 réunions de travail où chacun a fait des propositions et contre-propositions. 11 réunions de négociations à l'issue desquelles un certain nombre de points de désaccord subsistaient toujours.
La direction en compte trois : la prime de transport, les tickets restaurants et la subrogation. C'est quand l'entreprise se substitue à la sécurité sociale, le temps d'un congé maladie d'un employé.
Les syndicats CGTG et UGTG eux en compte trois de plus. Il s'agit des primes d'ancienneté, "Bino" et de convertibilité. Les syndicats exigent leur maintien dans leur dénomination actuelle. Pour eux, les mots ont du sens.

Voilà, où nous en sommes, après deux mois de grève. Chacun continue de camper fermement sur ses positions. Depuis le début de ce conflit, les grévistes ne quittent pas leur piquet. Et la vie s'organise...

A (re) voir le reportage de Christelle Théophile et Ludovic Gaydu :
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