En Outre-mer, 31 communes ont été identifiées pour leur situation financière dégradée. De ce fait, chacune d’elle peut candidater, jusqu’à mi-mars, pour bénéficier d’une partie de l’enveloppe de 10 millions d’euros que le gouvernement entend consacrer annuellement, pour la période 2023-2025, pour les accompagner en vue d’un retour à l'équilibre financier.
Dix communes de Guadeloupe sont éligibles à ce dispositif des Contrats de redressement Outre-mer (COROM) : Anse-Bertrand, Capesterre-Belle-Eau, Pointe-Noire, Saint-Louis, Grand Bourg, Les Abymes, Gourbeyre, Capesterre de Marie-Galante, Petit Bourg et Lamentin.
Le député Max Mathiasin et le Sénateur Dominique Théophile se félicitent de cette annonce, synonyme de bouffée d’oxygène pour les communes en difficultés. Les deux Parlementaires évoquent d’un travail collectif qui a favorablement abouti.
Lors de l’examen du projet de loi de finances et du budget des Outre-mer pour 2023, ils avaient défendu l’augmentation du budget alloué au dispositif COROM. C’était l’objet d’un amendement de Max Mathiasin, défendu par Dominique Théophile. Le député de la 3ème circonscription de la Guadeloupe avait en fait demandé 30 millions d’euros de crédits supplémentaires pour les COROM, arguant que "la situation particulièrement dégradée des collectivités locales ultramarines freine la mise en place des services publics locaux essentiels et fragilise le tissu économiques local, du fait des délais de paiement insoutenables pour les entreprises".
Sur la somme demandée, 20 millions d’euros iront au redressement du Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe (SMGEAG). D’où le fait qu’il reste 10 millions pour de nouveaux contrats COROM. Une somme peu confortable, finalement, vu l’ampleur des besoins :
Ce ne sera pas suffisant. Mais, vous savez, ces communes ont des difficultés pour s’en sortir, pour mettre en place des équipements publics... donc, il faut continuer la négociation.
Max Mathiasin, député de la 3ème circonscription de la Guadeloupe
Le président de l’Association des maires de Guadeloupe (AMG) estime qu’il s’agit d’une bonne nouvelle, mais il reste surpris par les choix fait par le gouvernement, quant aux communes désignées :
Oui, c’est une bonne chose. Mais, par contre, il n’y a pas eu, à mon avis, suffisamment de concertation sur le choix des communes, particulièrement avec les maires aujourd’hui concernés.
Jocelyn Sapotille, maire de Lamentin et président de l’AMG
A PROPOS/
Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer explique :
"Les COROM sont un dispositif par lequel une commune en difficulté financière s’engage sur une trajectoire de redressement de ses finances et d’amélioration de sa gestion, notamment par une réduction de ses délais de paiement aux entreprises. En contrepartie, l’Etat soutient ces collectivités volontaires, en mettant à leur disposition une assistance technique et une subvention exceptionnelle de fonctionnement, sous condition que la commune atteigne les objectifs définis dans son contrat".
Une première vague de COROM est en cours, pour la période 2021-2023. Neufs communes ultramarines bénéficient du soutien de l’Etat, par ce biais, pour un montant total de 30 millions d’euros sur trois ans, dont Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Sainte-Rose. "Les premiers résultats étant positifs", le ministre délégué en charge des Outre-mer a proposé l’extension de l’expérimentation.