"Le moment est venu. La Jamaïque aux mains des Jamaïcains", a affirmé Marlene Malahoo Forte, ministre jamaïcaine chargée des questions constitutionnelles, indiquant que Kingston réfléchissait à la tenue d'un référendum sur cette question dès l'année prochaine.
L'annonce tombe mal pour Charles III -roi de Jamaïque comme de 14 autres royaumes à travers le monde- récemment couronné.
"Beaucoup de Jamaïcains avaient une affection chaleureuse pour la reine Elizabeth II", a expliqué la ministre, rappelant que la monarque était déjà sur le trône quand la Jamaïque est devenue indépendante en 1962.
"Mais ils ne s'identifient pas au roi Charles. Il est tout ce qu'il y a de plus étranger pour nous", a-t-elle ajouté.
Evoquant la relation "complexe" entre les deux pays, Marlene Malahoo Forte a estimé que devenir une république revenait "à dire au revoir à une forme de gouvernement qui est lieé à un douloureux passé de colonisation et de commerce d'esclaves".
Lors d'un voyage du prince William dans les Caraïbes début 2022, le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness avait déjà jugé "inévitable" la transition de son pays vers un régime républicain.
La tournée de William et de son épouse Kate avait donné lieu à une confrontation difficile, marquée par des protestations, et le couple avait été appelé à s'excuser pour le passé esclavagiste du Royaume-Uni.
La famille royale n'a jamais formellement prononcé des excuses, Charles se limitant à qualifier l'esclavage de "terrible atrocité", tandis que William avait exprimé sa "profonde tristesse".
Les velléités républicaines sont de plus en plus fortes dans certains royaumes du Commonwealth qui veulent pour certains suivre l'exemple de la Barbade, devenue une république en 2021.
Après la mort de la reine Elizabeth II, le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda avait lui aussi affiché son intention d'organiser un référendum sur le sujet "dans les trois prochaines années".