Covid-19 : la propagation du variant anglais s'accélère en Guadeloupe

Alors que les premières suspicions de variant anglais remontent à une quinzaine de jours en Guadeloupe, et depuis, il gagne de plus en plus du terrain et sa propagation active inquiète.

Il n’en finit pas de muter et son variant anglais galope plus vite que lui. Plus contagieux mais pas plus dangereux, le virus gagne du terrain.

A l’institut Pasteur des Abymes, la traque a déjà commencé il y a deux semaines avec un kit de criblage. Une fois les prélèvements positifs analysés et les gènes isolés, c’est l’heure de vérité. On essaye d'identifier les différents variants anglais, brésilien et sud-africain. Mais ici, c'est le variant anglais qui gagne du terrain.

Stéphanie Guyomard, biologiste à l'institut Pasteur

 

Depuis une semaine, le centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre se prépare à un nouveau raz-de-marée. Pour le Dr. Bruno Jarige responsable du suivi de la crise Covid au CHUG, il est encore temps de l'éviter. 

"Le variant anglais est en Guadeloupe. Il circule et va faire plus de cas puisqu'il est plus contagieux. Sauf si les Guadeloupéens font ce qu'ils ont fait à la fin de la deuxième vague : c'est-à-dire un haut niveau de précautions avec le masque et une bonne hygiène des mains. Il faut faire la même chose pour éviter que la troisième vague continue de monter. Le vaccin est très efficace et diminue la contagiosité."

Dr Bruno Jarrige, Centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre

 

Un isolement de dix jours avec deux jours consécutifs sans symptômes

En cas de contamination par le variant anglais, la durée d'isolement passe de sept à dix jours avec deux jours consécutifs sans symptômes.

Du côté de la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS) de Guadeloupe, les mesures sont également renforcées. Tester, Alerter, Protéger, c’est la démarche de la plateforme tracing assurance maladie qui vise à protéger l’ensemble de population d’une diffusion trop large du virus Covid-19. Comprendre "T" pour identifier les personnes qui sont positives au Covid, "A" pour alerter tous les cas contacts et "P" pour éviter la propagation du virus. 

Les 40 traceurs de la plateforme se doivent d’abord d'identifier si la personne positive est atteinte de la souche variante ou non. 

 

Tous les jours, sept jours sur sept, jours fériés inclus, ils se chargent d’appeler et questionner les personnes positives et les cas contacts pour mesurer quelles capacités d'isolement ils peuvent avoir. S’il y a des difficultés, un contexte social compliqué ou une précarité, ils proposent l’intervention d’un infirmier.

Jean Véron, directeur de la Caisse générale de sécurité sociale

Dans les cas les plus difficiles, ils mettent en œuvre la cellule d’appui à l’isolement, pilotée par la Préfecture. Les traceurs peuvent intervenir, en lien avec les collectivités locales, pour accompagner les situations les plus compliquées en finançant partiellement et en proposant un hébergement.

Les premières suspicions de variant anglais remontent à une quinzaine de jours. L’introduction de ce variant s’est faite vraisemblablement en février dernier. Sans que l’on ne sache qui est le patient zéro. Mais ce que l'on sait c'est qu’il vient de zones qui circulent plus largement c’est-à-dire en Europe, dans l'Hexagone et particulièrement en île de France.