Pour l'heure, il est question de trois détenus et d'un membre du personnel, testés positifs à la Covid-19, à la Maison d'arrêt de Basse-Terre. Mais ce nombre pourrait vite augmenter. L'Ordre des avocats a obtenu la tenue des audiences en visio-conférence, afin de préserver la santé de ses membres.
Trois détenus de la Maison d'arrêt de Basse-Terre et un membre du personnel pénitentiaire ont été diagnostiqués positifs à la Covid-19.
Le premier cas remonte à vendredi dernier, le 23 avril 2021.
Dès lors, la direction de l'établissement a mis en place les dispositions de protection des personnes incarcérées et des employés, prévues dès le début de la pandémie.
Le risque, dans ce lieu confiné, est que le virus gangrène la population du site.
Lutte contre la propagation du virus
Le foyer de contamination détecté à la Maison d'arrêt de Basse-Terre est de faible ampleur, au regard des informations connues à ce jour. Mais on sait à quel point il peut vite s'élargir.
Ce cluster de Covid-19 a été détecté dans l'un des trois bâtiments d'hébergement, le C. Tous les mouvements y ont automatiquement été bloqués.
On a isolé tous les détenus qui étaient hébergés dans le bâtiment C, pour éviter la propagation du virus sur les bâtiments A et B.
Ensuite, avec l'aide de l'hôpital, puisqu'à l'établissement on a des médecins qui interviennent, nous avons procédé, vendredi dernier, à 27 tests antigéniques, qui se sont avérés tous négatifs.
Et quand on a appris qu'il y avait de nouveaux cas, au total 3, on a décidé d'aller plus loin dans la démarche.
C'est ainsi que, dans la matinée de ce jeudi 29 avril, les 60 détenus du bâtiment C ont été soumis à des tests PCR. Les résultats sont attendus dans la soirée, voire d'ici demain.
Les autorités carcérales s'attendent à ce que d'autres personnes soient positives.
Pour le moment aucun cas grave n'est signalé, sur place.
On s'oriente vers le dépistage général de la population pénale. Puis on va proposer également un dépistage, pour l'ensemble des personnels.
La direction avait anticipé pareille situation. Pour préserver la population carcérale, elle applique donc aujourd'hui, le protocole prévu.
Il s'agit d'isoler les personnes malades, dans un espace dédié.
Un étage de l'un des bâtiments d'hébergement avait été identifié, comme possible zone de confinement. Il a accueilli, ces derniers mois, tous les nouveaux arrivants, qui y effectuaient leur quatorzaine et y subissaient les tests PCR de rigueur, avant d'être affectés en détention normale. C'est dans ce même quartier que les porteurs du coronavirus seront placés.
Les cas contacts seront maintenus enfermés dans leurs cellules, avec moins d'autonomie qu'habituellement, au moins durant sept jours.
Plusieurs détenus sont aussi candidats à la vaccination.
Quand on a fait les tests PCR, ce matin, le médecin a proposé la vaccination aux 60 détenus. On a eu, en retour, 27 demandes, de personnes de tous âges. Ce qui est intéressant.
Quant aux personnels, le choix de se faire vacciner leur appartient, comme tout un chacun.
Des audiences par visio-conférence
Informée de l'existence des cas de Covid, à la Maison d'arrêt de Basse-Terre, Maître Tania Bangou, Bâtonnier de la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, a appelé ses confrères "à la plus grande prudence".
Le Bâtonnier, dans un mail daté de ce jeudi matin, a demandé à la procureur général, Danielle Drouy-Ayral et au premier président de la cour d'appel de Basse-Terre, Philippe Cavalerie, de prendre des mesures renforcées, pour éviter la propagation du virus.
Les avocats sont quotidiennement au contact de détenus qui sont contaminés sans le savoir. Ils mettent ainsi leur santé et celle de leurs proches en péril. Vous conviendrez qu'il n'est pas possible, pour nous, d'exercer nos foncions dans telles conditions.
Et Maître Tania Bangou a obtenu gain de cause, auprès de ses interlocuteurs.
Dès demain, vendredi 30 avril, certaines audiences qui concernent des détenus de Basse-Terre pourront se tenir en visio-conférence.
Une précaution à prendre, même si de telles conditions ne sont pas idéales, pour les avocats.
Ce ne sont pas des conditions idéales. Nous aurions préféré, quand même, que les clients soient là, que nous soyons à leurs côtés, pour pouvoir défendre leurs intérêts.
Mais, par moment, il faut faire un choix et il faut tenir compte, quand même, de la situation sanitaire et préserver notre santé et la santé de nos proches.
L'accord du détenu sera nécessaire, pour que l'audience puisse effectivement se dérouler en visio-conférence.
Une situation exceptionnelle, pour un contexte exceptionnel.