Crise sanitaire Covid-19 : Plusieurs compagnies aériennes caribéennes en pleine zone de turbulences

La Liat est au bord du gouffre avec la crise Covid-19, mais elle n'est pas la seule. Les autres compagnies caribéennes sont elles aussi en difficulté. 
A l’instar d’Air Antilles Express et d’Air Caraïbes, les compagnies aériennes caribéennes, toutes publiques, sont très durement impactées. La fermeture des frontières et la suspension des vols mettent sévèrement à mal la Liat, Winair et Caribbean Airlines, des entreprises déjà fragilisées. 
 

La Liat, à nouveau en difficulté

C’est sans doute pour la Leeward Islands Air Transat, que la situation est la plus critique. Sous-capitalisée, très endettée et structurellement déficitaire, la doyenne des compagnies aériennes caribéennes, fondée en 1956 et basée à Antigua, réclame avec insistance un soutien financier des états membres de l’OECS (l'Organisation des États de la Caraïbe orientale), pour assurer sa survie.
La crise liée au Covid-19 lui porte un coup qui pourrait bien être fatal. D’autant que vendredi dernier, les aéroports d’Antigua, de la Dominique, de Grenade, de St Kitts, de Sainte-Lucie et de Saint-Vincent ont été rétrogradés par l’administration fédérale américaine en catégorie 2, pour respect insuffisant des normes internationales de sécurité.
Si cela n’empêche pas les avions de la Liat de voler, cela lui interdit toute ouverture de nouvelle ligne. Elle a prévu de reprendre progressivement ses activités à partir du 11 mai. 

2 autres compagnies, Caribbean Airlines et Winair, traversent elles aussi difficilement cette zone de turbulences.
 

Le fret comme solution ?

Du côté de Caribbean Airlines, la plus grosse des 3 compagnies, 17 appareils, 22 destinations desservies, propriété de Trinidad avec Air Jamaica comme filiale, l’heure est à l’adaptation à la demande. En manque de passagers, la compagnie aérienne fondée en 2006 a assuré récemment, pour la 1ère fois de son histoire, un vol charter entièrement cargo, en l’occurrence des denrées alimentaires de première nécessité, transportées du Guyana vers Cuba.
Caribbean Airlines assure qu’elle va maintenir et développer ses activités de fret pour garantir l’approvisionnement des états de la région. Et pour s’assurer quelques revenus.
Enfin Winair, la plus petite, contrôlée par le gouvernement de Sint Marteen et basée à l’aéroport Princess Juliana, cherche à réduire ses coûts de fonctionnement. Moins 25% sur les salaires d’avril, primes et bonus 2019 annulés et des négociations serrées avec l’entreprise qui gère la plateforme aéroportuaire où sont stationnés les avions.