Crise sanitaire et sociale : le gouvernement a abandonné la Guadeloupe, selon Ary Chalus

Ary Chalus
Coup de semonce, ce mercredi matin, du président de la Région Guadeloupe : invité des matinales de France Info, Ary Chalus a accusé l'Etat d'avoir abandonné la Guadeloupe, en pleine crise sanitaire et l'Agence régionale de santé (ARS), de piloter en solitaire.

Ce mercredi 17 novembre 2021, au troisième jour de mobilisation contre l'obligation vaccinale et contre le pass sanitaire, mené par le "Lyannaj kont pwofitasyon" (LKP), en Guadeloupe, le président de Région, Ary Chalus, a été interrogé dans la matinale de France Info, la radio. Dans un long entretien, il a fait part de son amertume.

Un sentiment d'abandon

La situation sociale et sanitaire inquiète Ary Chalus
Le président du Conseil régional  a alerté le président de la République, Emmanuel Macron, à ce sujet.
Selon lui, dans cette crise, la Guadeloupe a été laissée pour compte. Il critique à la fois le gouvernement et l’action de l’Agence régionale de santé (ARS), qui piloterait en solitaire.

Pour rappel, depuis lundi 15 novembre, des barrages, piquets de grève et opérations escargot provoquent de fortes perturbations, dans l'archipel.

Voici un extrait de l'intervention d'Ary Chalus, sur les ondes nationales :

Nous voyons que beaucoup sont accompagnés, sont aidés, au niveau de l'Hexagone et la Guadeloupe et la Martinique, je dirais les Antilles, ne sont pas prises en compte (...). Si nous avions 3 à 4 millions d'habitants, nous aurions été traités d'une autre manière. Vous savez tout est politique (...).

Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe

©FranceTV


Un coup de semonce

Cette prise de parole d'Ary Chalus sonne comme une menace politique, à peine voilée. Dans ce dossier de la crise sanitaire et sociale, les élus proches de La République en Marche (LREM, parti politique d'Emmanuel Macron), en Guadeloupe, sont assez critiques. 

Le président de Région reproche au gouvernement de ne pas prendre en compte les doléances de la Guadeloupe et des Antilles-Guyane, en général, au quotidien. Son sentiment d’éloignement, voire d’abandon, est encore plus accentué, dans cette crise sanitaire de la Covid-19. Deux critiques, sur le plan interne, mais aussi au niveau national.

Au niveau local, Ary Chalus met en cause la gestion locale de cette crise sanitaire. L’Agence régionale de santé (ARS) et sa directrice n’auraient pas impliqué les élus locaux, affirme-t-il.
Résultats : des décisions hors sols, selon lui, voire éloignées du quotidien du Guadeloupéen.
Face à cette absence de concertation, l’exécutif a ce sentiment tenace que l’archipel n’est pas vraiment une priorité, ni prise en compte, par Paris. Il souligne les différences de traitements de sa région, en comparaison avec les autres collectivités régionales de l’Hexagone.

A l’approche de la présidentielle, Ary Chalus entend bien peser de tout son poids et lance des coups de semonce. Il entend bien rappeler qu'il a été un pivot, en 2017, pour le parti LREM et le candidat Emmanuel Macron. Le parti présidentiel devrait prendre au sérieux ces alertes.

D’autant que, dans ce dossier de la gestion de la crise sanitaire, il y a un autre pilier de la première heure, qui prend des positions tranchées, face au gouvernement : Olivier Serva, le député LREM, mais aussi président de la délégation Outre-mer à l’Assemblée Nationale. Lui aussi est assez critique. Par exemple, il a voté contre l’extension du pass sanitaire et prône, avec d’autres, une solution guadeloupéenne.