Dimanche 6 mars 2022, Kaladja, la vedette des Douanes françaises aborde le Flying Fox, mouillé sous le vent de la Grande Vigie. Ce méga-yacht de 136 mètres de long est arrivé trois jours plus tôt, à Saint-Barthélemy. Douze fonctionnaires des garde-côtes investissent le navire, armes au poing.
Officiellement, il ne s’agit pourtant que d’un simple contrôle sur un vecteur plaisance.
Mais officieusement, les douaniers veulent surtout comprendre à qui appartient ce navire battant pavillon des îles Caïman. Le nom du propriétaire est, en effet, secret. D’aucuns prétendent qu’il s’agirait de Jeff Bezos, le patron d’Amazon. Les douaniers, eux, sont persuadés que son propriétaire est russe, l’un de ces 680 oligarques désormais visés par les sanctions européennes.
L’inspection du navire va durer près de 5 heures, sans résultat.
Les douaniers vont pourtant revenir le lendemain, pour une nouvelle visite de 3 heures cette fois, sous le prétexte de vérifier si l’argent liquide détenu à bord ne dépasse pas 10.000 euros ; à défaut, il doit être déclaré. Mais, là encore, aucun délit douanier n’est constaté.
Pour autant, cette double inspection va provoquer quelques crispations. Le commandant du Flying Fox est très mécontent et le fait savoir. Il dénonce un comportement déplacé et parle de déposer plainte.
Contactée, la Direction interrégionale des garde-côtes rappelle qu’il s’agit d’une simple mission de contrôle.
A Saint-Barthélemy, l’affaire inquiète les professionnels du monde maritime, qui y voient une bien mauvaise publicité pour une destination qui se targue d’être l’île par excellence.