Le nombre de cas de dengue importés en France hexagonale, principalement après des voyages aux Antilles, a déjà battu le record atteint sur toute l'année 2023, selon des données de Santé publique France (SPF).
Un record annuel battu en quatre mois
Du 1er janvier au 30 avril 2024, 2.166 cas importés de dengue ont été comptabilisés dans l’Hexagone, contre 128 cas en moyenne sur la même période les cinq années précédentes. Avant même les Jeux olympiques de Paris, évènement qui favorisera le brassage de populations, le record 2023 de cas de dengue importés (2.019 malades) a été battu en seulement quatre mois. Or, les JO se dérouleront du 26 juillet au 11 août, en pleine saison du moustique tigre, vecteur de la maladie.
Du 1er au 14 mai, 98 autres cas de dengue importés ont été recensés.
Une maladie potentiellement mortelle sous haute surveillance
La dengue est une maladie virale le plus souvent bénigne. Elle peut néanmoins évoluer, dans environ 1% des cas, vers une forme plus grave, provoquant notamment des saignements. Les décès sont très rares.
Les cas "importés" concernent des personnes ayant voyagé dans les régions du monde où circule, de manière endémique, ce virus transmis par une piqûre de moustique tigre.
Il y a près d'un mois, les autorités sanitaires ont déjà alerté sur une situation "inédite", liée à la flambée dans les Amériques et les Caraïbes, et appelé à une vigilance renforcée, surtout à l'horizon des Jeux.
L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a prévenu, fin mars, que l'Amérique latine et les Caraïbes devaient s'attendre à la pire saison de dengue jamais enregistrée, alimentée par le phénomène climatique El Niño.
Aucune transmission autochtone à ce jour outre-Atlantique
Lors des quatre premiers mois de 2024, 82% des cas importés en France métropolitaine ont été contractés en Martinique ou en Guadeloupe et 5% en Guyane, "départements où sévit une épidémie importante", a noté Santé publique France.
En France métropolitaine, la dengue (une arbovirose comme le chikungunya ou le Zika) est sous surveillance renforcée, entre mai et novembre, période d'activité du moustique tigre, désormais présent sur la quasi-totalité du territoire.
Mi-mai, aucun épisode de transmission autochtone de dengue, mais aussi de chikungunya ou de Zika, n'avait encore été détecté.
En 2023, la France avait recensé une cinquantaine de cas autochtones de dengue, transmis par un moustique présent sur place, après un record de 66 en 2022.