Max Mathiasin mis en examen dans le dossier de la caisse des écoles de Pointe-à-Pitre

Max Mathiasin a été auditionné, hier et aujourd'hui, dans les deux volets du dossier de la caisse des écoles de Pointe-à-Pitre, dont celui qui concerne le détournement de 650 000 euros. Ressorti libre du bureau du juge, l'élu n'est, pour autant, pas encore totalement sorti d'affaire.
L'affaire est plus compliquée qu'elle n'y parait.
Il y a, en fait, deux informations judiciaires distinctes, dans ce dossier de la Caisse des écoles de Pointe-à-Pitre. D'où les deux matinées d'audition, auxquelles Max Mathiasin a été convoqué, hier et aujourd'hui.
 

Détournement de fonds

Premier volet : celui pour détournement de fonds, alors que 650 000 euros se sont évaporés.
Ce dossier a été ouvert en septembre 2018, suite à un signalement et à une plainte, déposée par la ville de Pointe-à-Pitre. Dans cette partie de l'affaire à tiroirs, deux agents de la Caisse des écoles ont, depuis, été mis en examen.

Max Mathiasin était le directeur de cet établissement, entre 2004 et 2016 et, donc, au moment des faits. C'est sur ce volet qu'il a été entendu, ce jeudi 24 septembre 2020, par le juge d'instruction Laurent Sochas. 
Il n'a pas été mis en examen, mais l'élu a été placé sous le statut de témoin assisté, du chef de complicité de concussion. En somme, le Député de la 3ème circonscription de la Guadeloupe n'est pas totalement tiré d'affaire, comme veut bien le prétendre son avocat, Me Eric Morain, interrogé par Eric Stimpfling :
©Guadeloupe La 1ère

Max Mathiasin a, semble-t-il, été très éprouvé par ce dossier. C'est au bord des larmes qu'il a exprimé son soulagement, au micro d'Eric Stimpfling, à ce stade intermédiaire de l'affaire :

©Guadeloupe La 1ère


Ventes illicites

Le second volet du dossier concerne la vente de deux véhicules, en 2014 et l'utilisation frauduleuse de cartes de carburant, tout cela au nom de la Caisse des écoles de Pointe-à-Pitre. Il a donné lieu à l'ouverture d'une enquête, courant été 2019, après un signalement, cette fois de la Chambre régionale des comptes (CRC). Les deux véhicules étaient en leasing (location avec option d'achat) ; ils ne pouvaient, donc, pas être vendus à des tiers. La cession était donc totalement irrégulière.

Tout cela a valu à Max Mathiasin deux mises en examen : la première pour abus de confiance et l'autre pour détournement d'un bien public, par un dépositaire public. Mais il est à noter qu'il n'y a pas eu d'enrichissement personnel, dans cette affaire.

Autant d'éléments qui ont été notifié, à l'élu, hier matin, lors d'une première matinée d'audition
 

Max Mathiasin coopératif

Comme on le sait, Max Mathiasin est député de la 3ème circonscription de la Guadeloupe. A ce titre, il est normalement protégé par son immunité parlementaire. Seulement voilà : dans ce dossier, l'élu a toujours indiqué qu'il se tenait à la disposition de la justice. Il a donc répondu de son propre chef, aux deux convocations du juge d'instruction. La levée de son immunité parlementaire n'était donc pas nécessaire, puisqu'aucune mesure de sûreté (comme une garde à vue), ou de coercition n'a été prise à son encontre.

Et, effectivement, Max Mathiasin est ressorti libre, aujourd'hui, du palais judiciaire de Pointe-à-Pitre.