En Haïti, une école de musique ouvre ses portes aux enfants pour échapper aux gangs

L'horreur des gangs

Woodberson Seïde est l'un des élèves les plus assidus d'une école de musique de Port-au-Prince. Il est également l'un des membres du groupe Hope (espoir en français).

A 11 ans, il a choisi la batterie. Son instrument de prédilection découvert il y a deux ans. "Quand je joue de la batterie, je me sens fier", confie l'enfant. 

Avec sa famille, il fait partie des 200 000 personnes déplacées par la violence des gangs. Sa famille et lui ont trouvé refuge dans une petite pièce d'une église après l'attaque de leur quartier. 

Savoir que son fils s'entraîne deux fois par semaine après l'école est une fierté pour ses parents qui n'ont pas les moyens de lui offrir une batterie. 

"Depuis l'âge de 7 ans, on le voyait toujours avec un petit bâton à la main taper sur des seaux", se souvient Jean Williams Seïde, son père. 

Depuis 2014, Music Heals International, une organisation américaine offre des cours de guitare, de percussions et de piano. Une oasis qui éloigne les enfants de la rue et des gangs qui les recrutent dès l'âge de 8 ans. 

Emmanuel Piervil supervise ce programme d'éducation musicale. Il en voit les bienfaits : Avant, lorsque les parents ne voyaient pas leur enfants, ils s'inquiétaient, à cause des gangs dans leur quartier, de leur influence... Maintenant, ils savent qu'ils sont à l'école de musique. Ils apprennent à jouer de la musique et c'est un souci qu'ils n'ont plus" explique-t-il. 

Aujourd'hui, 400 enfants répartis dans 8 écoles bénéficient de ce programme extrascolaire. Ils étaient 60 au début de l'aventure. 

Certains ont fondé leur propre groupe et jouent à l'église ou lors de concerts locaux.