La rentrée scolaire s'annonce compliquée, pour les familles.
Tant que l'épidémie n'amorcera pas un net recul, en Guadeloupe, il ne sera pas possible d'envisager l'organisation des cours en présentiel, au sein de l'Académie. La principale préoccupation des instances rectorales, des collectivités, des syndicats de personnels de l'Education nationale et des fédérations de parents d'élèves, est que la sécurité sanitaire des élèves soit garantie.
Or, le variant Delta de la Covid-19, particulièrement contagieux, circule encore allègrement sur le territoire.
Ainsi, la rectrice l'a encore affirmé, hier (mercredi 25 août 2021), l'enseignement en distanciel sera privilégié.
Assaut sur les ordinateurs et imprimantes, en magasin
Chaque foyer doit, donc, être équipé en conséquence, pour que les enfants puissent recevoir les cours, transmettre le fruit de leur travail, visionner des vidéos conseillées par les professeurs, ou encore suivre des cours en visio-conférence.
Parmi le matériel indispensable, il y a : un ordinateur ou une tablette, éventuellement un clavier et une souris, ainsi qu'une imprimante.
Une bonne connexion à Internet n'est pas non plus un luxe. Les habitants des zones blanches du territoire risquent d'être lésés, dans le schéma qui se profile.
Comme beaucoup d’autres parents d’élèves, Negi, que nous avons rencontrée dans une enseigne spécialisée, a été prise de court, par l’annonce de la prochaine rentrée en distanciel. Mère d’un garçon de 14 ans et d'une petite fille de 4 ans, elle est aujourd’hui dans l’obligation d’investir dans du matériel électronique. Une dépense qui n’était initialement pas prévue, dans son budget de fournitures scolaires.
Acheter un ordinateur, c'est un coût supplémentaire et on doit se réorganiser, financièrement parlant.
Et Negi n’est pas la seule à être venue se renseigner, au lendemain de l'annonce du report de la rentrée (au 13 septembre au lieu du 2) et du choix du distanciel. Dans le magasin, outre les habituelles fournitures phares de la rentrée, comme les classeurs, cahiers et autres pots de colle, ce sont les ordinateurs (portables ou fixes) et les imprimantes qui désormais attisent les convoitises... sans oublier les logiciels indispensables et un bon anti-virus ! C'est ce que nous confirme Kalon Henry, responsable bureautique et informatique, dans une enseigne de la place. Il appartient aux professionnels de proposer un large choix de matériel, pour tous les budgets.
En général c'est quelques-chose qui fait peur, parce qu'on se dit : informatique, forcément ça va coûter cher. Pas nécessairement !
Au final, pour un duo ordinateur/imprimante, la facture peut s'élever à 500 euros, pour des entrées de gamme.
Des aides, pour ces dépenses exceptionnelles
500 euros, ce n'est pas une somme à la portée de tous les foyers. Heureusement, ils peuvent, pour certains, se tourner vers des structures solidaires, comme leur Centre communal d'actions sociales (CCAS).
Quelle est la marche à suivre ? Nous avons posé la question à Corinne Edinval-Diakok, vice-présidente du CCAS de Pointe-à-Pitre :
Cette aide est portée dans le cadre de ce que l'on appelle des "aides facultatives", qui sont portées à certaines familles, sous conditions de ressources et, surtout, après enquête des assistants sociaux, sur les besoins réels de la famille.
Dans le cas particulier de la ville de Pointe-à-Pitre, dont les difficultés financières sont connues, il ne peut être question de payer un ordinateur à chaque élève, ni même à tous ceux dans le besoin.
Autre interlocuteurs dédiés, donc, pour pallier ce type de difficulté : les assistants sociaux.
A un peu plus de deux semaines de la rentrée, certains ménages risquent de se retrouver dans de laborieuses démarches administratives... qui n’aboutiront pas pour tous les candidats.