Une championne en vacances au pays pour 3 semaines. La jeune fleurettiste est arrivée en Guadeloupe, ce lundi soir, avec ce sourire qui ne la quitte pas depuis deux semaines. Encore auréolée de son succès, elle a été accueillie par un comité d'accueil, au son des tambours.
Au-delà des vacances, ce retour au pays est toujours un moment très attendu par l'escrimeuse. C'est ici que sont ses parents, sa famille. Elle pourra enfin savourer sa médaille et son titre avec eux.
Ysaora Thibus a été sacrée championne du monde du fleuret, le 19 juillet dernier, aux Mondiaux d'escrime du Caire, en Egypte.
Médaillée de bronze en 2017 et en argent en 2018, la jeune femme, combattive, a enfin décroché l'or grâce à sa victoire en finale contre l'Italienne Arianna Errigo, 15 touches à 10.
Les deux femmes se connaissent bien. Trois semaines avant cette confrontation, elle avait été battue par l'Italienne. Cette finale du 19 juillet sonnait donc comme une revanche.
J'avais beaucoup analysé ma défaite. C'est un match (la finale) que j'attendais.
Ysaora Thibus
Et pourtant, confie-t-elle, "cela a été une préparation chaotique". Aux blessures s'ajoutent des mauvaises surprises. Son entraîneur, malade du Covid doit renoncer à être à ses côtés. C'est alors son compagnon, l'escrimeur américain, Race Imboden, qui prend le relais.
Et Ysaora de faire les choses à sa manière. Après sa déception aux Jeux olympiques de Tokyo, où elle avait été sortie dès le deuxième tour du tournoi individuel, la Guadeloupéenne de 30 ans a choisi de prendre du recul. De faire le point et d'aborder son sport différemment. Plus mature, elle a aussi appris à s'écouter. Avec le sentiment, en posant le pied sur la piste, d'avoir fait les bons choix.
On ne sait jamais si on est prêt. Mais si on a tout donné pour y arriver, ça donne confiance pour aller sur la piste et se battre.
Ysaora Thibus
Une détermination qui paie... Ysaora Thibus est la première fleurettiste française sacrée championne du monde depuis le titre de Marie-Chantal Demaille en 1971. Un bel exploit...
51 ans d'attente pour que la France soit sacrée... Une longue attente que la jeune femme entend bien ne pas reproduire... Elle le clame haut et fort, il est important de soutenir le sport féminin. Elle espère désormais inspirer d'autres escrimeuses comme elle l'a été par d'autres grandes championnes comme la Guadeloupéenne Laura Flessel, aux multiples titres et la Martiniquaise Maureen Nisima, championne du monde à l'épée 4 fois.