Depuis hier, la colère des coureurs guadeloupéens se fait entendre... Ils menaçaient déjà de ne pas prendre le départ, samedi 6 mai, lors de la 2e manche du Grand prix du Conseil départemental. Une menace mise à exécution, ce dimanche, à Pointe-Noire. Le programme prévoyait une étape de montagne, pour la 3e manche, de 90,500 km. Il n'en a rien été.
Avant même les premiers coups de pédale, une délégation de coureurs a pris la parole. Les revendications sont claires : trop de kilomètres pour des gains insuffisants.
En conséquence, une grande majorité du peloton décide de ne pas prendre le départ.
Pour Loïc Laviolette, de la TMC, cette action était inévitable.
On est obligés, parce que le vélo en Guadeloupe va mal.
Loïc Laviolette, TMCau micro de Joël Anicet de Guadeloupe La 1ère
Beaucoup hochent la tête... Parmi eux, Boris Carène... Le triple vainqueur du Tour de la Guadeloupe, chef de file du peloton est remonté. Lui aussi prend la parole. Il annonce que les ocureurs ont décidé "à l'unanimité de ne pas prendre le départ".
On déplore un président du Comité régional qui ne cesse, par son attitude de dévaloriser le cyclisme. On a une rencontre mardi après le Département et on espère une transparence quant aux discussions.
Boris Carène, CCDau micro de Joël Anicet de Guadeloupe La 1ère
Frédéric Théobald, absent lors de la 2e manche hier, se heurte aux revendications et à la colère. Le président du Comité régional de cyclisme de la Guadeloupe se sait critiqué pour certaines décisions mais réaffirme sa détermination. "J'applique la réglementation avec fermeté" explique-t-il.
S'il se dit triste de la tournure des événements, pour lui, aucun doute, il s'agit d'un coup monté.
Ils ont des prix qui sont les plus élevés après le Tour de la Guadeloupe. Ce sont les leaders en fin de carrière qui sont en train de mener un combat alors qu'il y a des jeunes qui émergent... Ils critiquent le calendrier... Ils critiquent la grille des prix. Ça n'a pas de sens.
Frédéric Théobald, président du CRCGau micro de Joël Anicet de Guadeloupe La 1ère
Face au tumulte, le Conseil départemental a finalement pris la décision d'annuler la manche du jour. Daniel Dulac, président de la commission Sport du Conseil départemental, a tenté de calmer les esprits. Il espère que des solutions pérennes seront trouvées à l'issue de la rencontre entre les coureurs et les instances, ce mardi 9 mai.
Il a toutefois annoncé que cette annulation ne remettait pas en question le soutien du Département au cyclisme guadeloupéen.
Ce n'est pas la première fois que des coureurs se mobilisent sur une course. Il y a quelques années, la grille des prix était déjà au centre des revendications. Willy Noyon, coureur bien connu s'était fait le porte-parole du peloton.
Le Tour de Marie-Galante avait également connu quelques soubresauts. Cette fois, par rapport à la durée des étapes. La course avait pris du retard.