Foncier : les habitants de Moudong réclament leurs titres de propriété

Des habitants de Moudong Nord sont en colère et pour cause, ils attendent depuis 40 ans leur titre de propriété.
Des habitants de Moudong Nord sont en colère et pour cause, ils attendent depuis 40 ans leur titre de propriété. Dans les années 80, 70 familles ont été expulsées de leurs maisons et relogés à Moudong pour permettre les travaux de l’échangeur et la construction du centre commercial à Destrellan, avec à la clé, l’obtention de titres de propriété et la possibilité d’acquérir un lot de jardin à 20 francs le mètre carré. Pour un certain nombre, les promesses n’ont pas été tenues.

A l'endroit où est érigé le plus grand centre commercial de l'île vivaient, il y a plus de 40 ans, des familles dans des cases traditionnelles. Sa construction a nécessité le relogement de ces habitants. A l'initiative du maire de l'époque, Edouard Chammougon, c'est le quartier de Moudong nord qui a été choisi pour les accueillir.

Un quartier inscrit dans un programme immobilier du Conseil général, financé par les fonds routiers et commercialisé par l'Agence guadeloupéenne de l'aménagement du territoire (Agat), liquidé depuis, devenu la Semag. Ce décazage réalisé, non sans diffcultés, a finalement été accepté avec la contrepartie offerte aux habitants de devenir propriétaires, moyennant une participation financière d'un franc symbolique pour les lots habitats et 20 francs par mètre carré pour des lots jardins.  

Jacqueline, elle aussi expulsé de Destrellan, est amère. Pour elle, cette compensation n'est finalement qu'un mirage.

Jacqueline, habitante de Moudong nord

©Guadeloupe

Immobilisme latent ou encore négligence car, en dépit des délibérations prises au bureau du Conseil général de la Guadeloupe en 1989, la gestion de ce dossier s'est énormément complexifiée due notamment aux élections législatives, familiales ou encore économiques.

Blaise Mornal, vice-président du Conseil départemental et président de la Commission foncière et agricole

©Guadeloupe

Quoi qu'il en soit, la colère gronde face à ce qu'ils considèrent comme un mépris. Leur ultime recours repose désormais sur la capacité du collectif de défense mobile à faire bouger les lignes.