Fragile comme un oeuf

La concurrence des produits importés a conduit certains éleveurs à diminuer leur production. C’est le cas y compris dans le secteur des œufs. Les oeufs frais locaux couvrent près de 80 % de la consommation, un marché menacé par les oeufs réfrigérés de plus en plus présents sur le marché.
Mais depuis l’an dernier, les éleveurs de ce secteur sont confrontés à un marché parallèle, qui prend de plus en plus d’ampleur : celui des œufs importés, vendus sur le bord des routes, à prix cassés. Conséquence : les producteurs locaux peinent à écouler leurs œufs.
Manuel Marcelin produit les œufs « La coquille dorée » au Moule. Face aux méventes, et pour éviter d’avoir à jeter de la marchandise, il a dû, comme d’autres, repousser l’installation de nouvelles bandes de poules pondeuses.

marcellin

Parmi les produits de l’élevage guadeloupéen fortement concurrencés actuellement, il y a les œufs. La production locale dans ce secteur couvre près de 80 % de notre consommation. Et ces œufs frais occupent une place majoritaire dans les grandes surfaces. Mais depuis l’an dernier, un véritable marché parallèle s’est installé, avec des œufs importés vendus un peu partout sur le bord des routes, au prix de 5 € le plateau de 30 (voire parfois 4,50 € et même 4 € !). Et si ces œufs, qui ont traversé l’Atlantique, nous arrivent ainsi en masse, c’est parce qu’ils sont indésirables en Europe, comme l’explique Jean-Charles Chateaubon, gérant de la ferme « Belle Hôtesse » à Sainte-Anne. 
 

Jean-Claude

les vendeurs qui écoulent ces œufs importés jouent la confusion, en affichant la mention « œufs frais ». Car les œufs dits « réfrigérés » (c’est-à-dire ayant voyagé à moins de 5°C) sont aujourd’hui interdits. Ils sont donc transportés à 5 ou 6 degrés, et peuvent dès lors porter l’appellation « œufs frais », selon la réglementation, alors qu’il ne s’agit donc pas d’œufs fraîchement pondus…

POUR ALLER PLUS LOIN  : Le Magazine : KAMANNIOK sur le thème : Zé bô lari 
 

Zé bô Lari