Front commun pour l’amélioration de l’accompagnement des victimes de violence

Parquet, forces de l'ordre et association d'aide aux victimes ont signé une convention pour une prise en charge plus efficiente des victimes gravement traumatisées - 11/01/2023.
Le parquet de Pointe-à-Pitre, la gendarmerie, la police nationale et l’association "Guadav France victimes 971" ont co-signé mercredi une convention, dans le but de prendre en charge, de manière plus efficiente, des victimes ayant subi de graves traumatismes, en particulier dans le cadre de violences intrafamiliales.

Ils étaient cinq autour de la table, mercredi 11 janvier 2023, au tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre : Le procureur Patrick Desjardins, le commandant la gendarmerie de Guadeloupe, le général Vincent Lamballe, le directeur territorial de la police nationale de Guadeloupe, Laurent Chavanne, le président et la directrice de l’association Guadav France Victimes 971, Achille Palmiste et Sandra François. Tous entendent travailler ensemble à une meilleure prise en charge des victimes gravement traumatisées, « que ce soit par la nature de l’infraction ou de ses conséquences, en leur proposant un accompagnement et un suivi adéquat », ont-ils expliqué, en conférence de presse. Il s’agira dorénavant de protéger les victimes les plus vulnérables, en particulier celles qui ont subi des violences conjugales et intrafamiliales.

Parquet, forces de l'ordre et association d'aide aux victimes ont signé une convention pour une prise en charge plus efficiente des victimes gravement traumatisées - 11/01/2023.

La convention prévoit que les victimes les plus traumatisées, par définition, sont les victimes d’atteintes corporelles, que ce soit des atteintes corporelles volontaires, des agressions, notamment sexuelles, des tentatives d’homicide, voire même des homicides (et, là, ce sont les proches qui sont gravement traumatisés), ça peut être également des victimes d’accidents de la circulation lorsqu’une infraction est commise. Donc toutes ces personnes qui subissent une infraction dans leur chair, sont des victimes les plus traumatisées.

Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre
Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre

 

« Les victimes sont au cœur de nos préoccupations ! » affirment ces partenaires.

C’est en effet le cas depuis juillet 2008, pour les acteurs de l’association à but non lucratif Guadav France Victimes 971. Cet opérateur est habilité, par le ministère de la justice, à accompagner les victimes d’infractions pénales, sur les plans juridique, psychologique et social. Les professionnels et bénévoles qui y œuvrent interviennent gratuitement et à titre confidentiel.
Ce partenariat est, donc, une grande satisfaction pour Achille Palmiste, le président de Guadav France Victimes 971.

Une prise en charge des victimes n’a de sens qui si elle s’inscrit dans une politique partenariale permanente, incluant tous les acteurs en contact avec les victimes.

Achille Palmiste, président de l’association "Guadav France Victimes 971"
Président et directrice de l’association "Guadav France Victimes 971", Achille Palmiste et Sandra François.

Via cette convention, les forces de l’ordre et la justice s’inscrivent dans une démarche, selon laquelle la recherche des auteurs de violences n’est pas le seul but à atteindre.

 

C’est une convention importante que nous signons aujourd’hui, parce qu’elle fait un focus sur la situation des victimes d’infractions. C’est vrai que, parfois, en étant très concentré sur l’identification des auteurs, sur le jugement des auteurs, peut-être que, dans les situations judiciaires, on a parfois oublié la situation des victimes.

Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre

La gendarmerie confirme ce réflexe premier de vouloir mettre la main sur les coupables.

Très souvent, l’enquêteur, le gendarme, quand il reçoit une victime, il l’entend, il l’écoute, il a l’obsession d’aller chercher l’auteur, de le confondre, de le présenter devant le magistrat. Donc, il faut qu’il sorte la tête du guidon, pour se rappeler que c’est une victime aussi, dont il doit se charger et qu’il doit conduire devant des associations habilitées à l’accompagner.

Général Vincent Lamballe, commandant la gendarmerie de Guadeloupe
Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre et le général Vincent Lamballe, commandant la gendarmerie de Guadeloupe

A la police nationale, on affirme en revanche que le souci des victimes était déjà ancré de longue date, dans les pratiques.

La prise en charge des victimes, dans l’enquête judiciaire, est une priorité, pour la police nationale, depuis de nombreuses années. Toutes les actions qui sont mises en œuvre pour améliorer cette prise en compte des victimes quotidienne, comme cette convention que nous venons de signer, sont des actions sur lesquelles nous sommes fortement impliqués.

Laurent Chavanne, directeur territorial de la police nationale de Guadeloupe
Laurent Chavanne, directeur territorial de la police nationale de Guadeloupe

Ainsi, un nouveau pas vers l’aide concrète aux victimes vient d’être fait, en Guadeloupe. Chaque service donnera des instructions précises à ces agents et intervenants, en ces sens.