Gestion des sargasses : les attentes des municipalités

Chaque année, les échouements de sargasses sont de plus en plus importants.
L’idée d'un service public de lutte contre les sargasses fait son chemin et pourrait bientôt se concrétiser. L'Etat et les collectivités se sont réunis en fin de semaine dernière pour réfléchir à un opérateur unique qui se chargerait de la gestion des actions prévention, de la collecte, du transport, ou encore de valorisation des algues. Car les échouages de sargasses engendrent des coûts importants pour les communes.

Début août, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, annonçait la mise en place, à la mi-octobre, d’un « opérateur commun » dans chacun des territoires impactés par les algues brunes (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin et Saint-Barth).

Un « service public anti sargasse » qui devrait améliorer la coordination et le financement des opérations de ramassage qui plombent les budgets des communes. 

En attendant, le ministre des Outre mer, Jean-François Carenco, a précisé que la part du « co-financement de l’état » pour ces opérations de collecte, passera de 50 à 80% ; laissant « 20 % à charge » aux collectivités locales. Une initiative très bien reçue du côté des municipalités.

David Nébor, maire de Petit-Bourg

C'est une très bonne nouvelle dès lors que que l'organisation de la gouvernance soit assurée très clairement et que les financements promis par l'Etat soient bien présents.

David Nébor, maire de Petit-Bourg

Les collectivités locales espèrent que le dispositif soit optimal et mis en place rapidement car chaque année, les échouements sont de plus en plus importants. Du côté de Capesterre-Belle-Eau, c'est déjà plus de 600 000 euros dépensés alors qu'à Petit-Bourg, c'est 1,6 million qui ont été investis dans la lutte contre les sargasses par an. Une note très salée...

Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre-Belle-Eau

Il y a une vraie difficulté pour nos populations tant par rapport aux problématiques de santé. Les activités nautiques aussi sont impactées mais surtout l'économie au travers des restaurateurs qui sont obligés de fermer.

Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre-Belle-Eau

Nous avons fait de la collecte et c'est extrêmement dépensier pour des résultats infimes donc je pense qu'il est temps de cesser ce gaspillage d'argent public, ce qui ne génère aucune amélioration. [...] C'est 1,6 million d'euros qui ont été investis à Petit-Bourg.

David Nébor, maire de Petit-Bourg

Le phénomène des sargasses est donc désormais permanent. Pour Jean-Philippe Courtois, il faut les prendre en compte d'une toute autre manière : le maire de Capesterre-Belle-Eau souhaite que ces déchets soient recyclés.

Il ne s'agit pas non seulement de mettre en place un dispositif pour enlever les sargasses mais aussi un processus de transformation en charbon actif. Nous finalisons un certain nombre d'études soumises au Ministère des Outre-mer de manière à pouvoir mettre en place deux structures de valorisation en Guadeloupe et faire en sorte, qu'au delà de l'argent investi, nous puissions aussi avoir un retour sur investissement : figer une filière et créer ainsi des emplois.

Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre-Belle-Eau

Jocelyn Sapotille, président de l'association des maires de Guadeloupe

Si on construit des digues et des enrochements pour pouvoir orienter avec la courantologie, les sargasses et pouvoir les parquer en mer et pouvoir les collecter à moindre coût, nous pourrons peut-être demain, grâce à la recherche, les transformer

Jocelyn Sapotille, président des maires de Guadeloupe

Des idées et des solutions qui fusent déjà du côté des municipalités tant les semaines passées et celles à venir nous promettent des arrivées régulières et parfois massives d’algues brunes.