Destruction de cases destinées à la prostitution à Grand-Baie au Gosier, neuf prostituées entendues

Onze chambres sordides, sans eau et avec de l'électricité de fortune pour brancher un ventilateur. Des sols en terre battue. Dans ce quartier de Grand-Baie, la prostitution est connue. Et ces cases en tôles également.

Car ces baraquements ont déjà fait l'objet de surveillance par les services de police, il y a deux ans. Daniel Tauliaut, celui à qui appartenaient les lieux auparavant, a été incarcéré pour proxénétisme après une interpellation de la police judiciaire. C'était en 2023. Cette fois, l'opération est menée sur réquisition du Procureur de la République de Guadeloupe. Elle vise à lutter contre la traite des êtres humains. 

La prostitution dans le viseur de la police

L'opération menée ce jeudi 20 mars n'a pas encore permis de révéler le nom du proxénète qui avait "repris l'affaire" mais neuf prostituées ont été entendues ainsi que quatre "clients". Un lieu pour une prostitution de misère avec des passes de 20 à 30 euros. Des femmes souvent exploitées. Une action de destruction nécessaire, pour Caroline Calbo, la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, dans ce quartier populaire historique du Gosier. Un long travail qui va se poursuivre car plusieurs établissements accueillent encore des travailleuses du sexe dans des conditions indignes. 

Des effectifs des différents services de la direction territoriale de la Police nationale (DTPN) de Guadeloupe étaient sur les lieux, police de l'air et des frontières (PAF), police judiciaire (PJ), au total une cinquantaine de policiers. L'état-major DTPN était également sur place.

Une opération en lien avec les services de la justice et de l'Etat qui ont ordonné la destruction des baraquements. Deux pelleteuses et un camion ont été envoyés dans le quartier pour détruire les cases après sécurisation des réseaux par EDF et le SMGEAG.

Des stages de sensibilisation à la lutte contre l’achat d’actes sexuels ont été proposés aux clients interpellés et entendus. Les prostituées sont sorties libres après leur audition. Elles sont considérées comme des victimes dans le cadre des traites des êtres humains.

• (Re)voir le reportage de Rudy Rilcy :