C'était un rebondissement attendu, tant l'élection du maire du Gosier a donné lieu à des coups de théâtre, le 2 avril dernier.
Guy Baclet, aux côtés de dix anciens conseillers municipaux, a déposé une requête devant le tribunal administratif de la Guadeloupe afin d'obtenir l'annulation des opérations électorales qui ont conduit Liliane Montout à la tête de la commune. Il réclame également que soit proclamée son élection en lieu et place de l'ancienne 1ère adjointe.
Une présidence de séance contestée
Plusieurs arguments sont avancés par les avocats du camp Baclet. Tous reposent sur le déroulement de la séance du 2 avril jugée "chaotique" par les requérants.
Tout d'abord, Guy Baclet, par le biais de ses avocats, pointe du doigt la présence de Liliane Montout en tant que présidente de séance, lors de la première partie du conseil municipal et déclare qu'il s'agissait d'un "conflit d'intérêts manifeste". L'élue assurant l'intérim des fonctions de maire était également candidate.
Durant ces premières minutes de séance, le procès-verbal de la séance du conseil municipal du 25 janvier 2024 a été approuvé à l'unanimité.
Ce début d'assemblée pour le moins mouvementé a été émaillé par plusieurs incidents, souligne Guy Baclet qui estime avoir été pris à partie par des personnes de l'assistance et des élus. L'une d'entre eux aurait tenté de l'atteindre avec une bouteille d'eau. Bouteille qui aurait "percuté deux adjoints municipaux". La première "atteinte au visage", le second "touché au niveau du poignet" détaille le document juridique.
L'ancien 2e adjoint au maire sous la mandature de Cédric Cornet fustige l'attitude de Liliane Montout qui ne serait pas "intervenue pour rétablir l'ordre" en expulsant ceux qui ont troublé l'ordre.
Un vote problématique pour le camp Baclet
Les autres griefs cités dans le recours concernent la tenue de l'élection, en seconde partie de conseil municipal, durant laquelle Liliane Montout a cédé sa place de présidente à Marcellin Zami, élu le plus âgé.
Guy Baclet reproche à Liliane Montout de lui avoir refusé de s'exprimer afin de défendre sa candidature.
Puis l'épineux problème du vote est détaillé.
Lors du premier tour, sur les 35 enveloppes des votants, le décompte a établi que Guy Baclet obtenait 17 voix, Liliane Montout 17 et qu'un bulletin était déclaré nul. Résultat contesté par le candidat malheureux qui affirme, preuve à l'appui selon lui, que ce "bulletin écarté et déclaré nul exprimait manifestement un vote en faveur de Monsieur Baclet".
Mais retournement de situation, l'une des conseillères municipales interpelle " le bureau de vote en indiquant que le bulletin portant uniquement la mention "Guy !" n'était, selon elle, pas valide". Une intervention lourde conséquences...
Le président de séance déclare alors un nouveau décompte : 16 pour le candidat Baclet, 17 pour la candidate Montout et 2 bulletins nuls. Il proclame alors Liliane Montout élue.
Un scénario que refuse de voir se dérouler aujourd'hui Guy Baclet qui conteste le deuxième bulletin nul. Il prétend qu'étant le seul Guy au sein du conseil municipal, élu depuis 10 ans, il était donc "aisément identifiable sur la base de cette mention manuscrite, même incomplète".
Deux bulletins qui devraient être réintégrés selon le camp Baclet. L'ancien 2e adjoint porte des accusations à l'encontre de son adversaire. Il reproche à Liliane Montout d'avoir "soigneusement manœuvré pour faire désigner aux différentes fonctions de la séance, les personnes qui pourraient lui permettre d'aller au bout de ses velléités électorales". Guy Baclet inclut également l'entourage de son opposante et accuse certains conseillers municipaux nouvellement élus adjoints au maire.
Ces arguments détaillés, Guy Baclet estime donc être le légitime vainqueur de cette élection et réclame donc d'être proclamé maire du Gosier.