Lancement de la récolte de la canne en Guadeloupe

Lancement de la campagne sucrière 2020 ce jeudi 27 février, en Guadeloupe. Une campagne qui selon les prévisions s'annonce mauvaise. A peine 500 000 tonnes de canne devraient être récoltées.
 
C'est parti pour la récolte sucrière. Les premières parcelles de canne ont été coupées ce jeudi matin (27 février) entre le Moule et Saint-François. Une campagne qui, selon les prévisions, s'annonce mauvaise. A peine 500 000 tonnes de canne devraient être récoltées.
Les premières cannes récoltées ce jour ont été broyées, en fin de journée à l'usine de Gardel. 
 

Faible production, comme en 2019

Cette campagne sucrière s'annonce aussi médiocre que la précédente, quant aux volumes de canne récoltés : 422 000 tonnes pour l'usine Gardel et 77 000 pour Grand-Anse. Soit un total de 499 000 tonnes seulement. Cela représente 2 000 tonnes de plus qu’en 2019, ce qui est très loin des 681 000 tonnes coupées en 2017. Le temps sec de septembre n’a pas aidé la pousse de la canne, mais c’est surtout le manque d’entretien qui a ralenti sa croissance. Avec le retrait de plusieurs herbicides (dont l'Asulox depuis 2018), certains planteurs ou opérateurs ont certes pu employer des techniques alternatives (sarclage mécanique ou manuel notamment), mais beaucoup sont désarmés, n'ont pu investir dans ces méthodes plus coûteuses, et certains ont quasiment abandonné leur culture. L’herbe à riz et les lianes ont donc vite pris le dessus. Or, l'absence de désherbage entraîne la perte de 500 kilos de canne par jour et par hectare. Autre explication à cette baisse des rendements : le renouvellement des souches de canne, préconisé tous les cinq ans, s’est nettement ralenti ces dernières années. Moins de 10% de la sole cannière est replantée chaque année, au lieu des 20 % prévus.

A Marie-Galante, la campagne sera lancée le 12 mars.
 

Une campagne démarrée sans protocole d'accord 

Mais cette campagne pourrait connaître quelques contrariétés. En effet, les NAO dans la filière canne se sont terminées le 25 février dernier. Les salariés avaient présenté une plateforme comprenant sept points parmi lesquels cinq principaux. Un seul de ces points n'a pas fait l'objet d'un accord, il concerne la revalorisation du ticket restaurant. En revanche, l’augmentation des salaires sera de 1,5%.
Pour Jacky Péroumal, porte-parole de l'intersyndicale CGTG-UGTG, il était important de démarrer la récolte, mais l'obtention d'un accord sur tous les points de la plateforme de revendications reste une priorité pour les ouvriers.