Outre les personnels soignants, les sapeurs-pompiers de la Guadeloupe sont très actifs, dans le cadre de la mobilisation générale illimitée, contre l'obligation vaccinale, débutée lundi, à l'initiative du collectif "Lyannaj Kont Pwofitasyon" (LKP).
"Coup pour coup"
Les personnels du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) opposés à la loi du 5 août 2021, car menacés de suspension de contrat, ont dressé des barrages, notamment à Perrin/Les Abymes et à Blanchet/Morne-à-l'Eau, dès le 15 novembre. On les a même vus affronter les forces de l'ordre, à coups de lance à eau, notamment. Et, hier, un grand convoi a été organisé, dans l'agglomération pointoise, en opération escargot, durant plusieurs heures.
Des incendies ont été provoqués, ici et là, en marge de cette grève. Cela a été le cas, ce mardi, sur le pont de la Gabarre, notamment.
Les pompiers revendiquent "leur droit à la liberté de choisir de se faire vacciner ou non". Leur colère est à la hauteur de l'injustice qu'ils estiment subir ; leurs actes aussi, affirment-ils.
Ce mercredi 17 novembre encore, le rond-point de Perrin et la zone de Dothémare (face à l'entrée du SDIS) sont bloqués par un vaste piquet de grève installé par la profession.
Le SDIS Guadeloupe "déplore et condamne"
Hier, la tutelle du SDIS Guadeloupe est sortie du silence.
Dans un communiqué, Jean-Philippe Courtois, président du Conseil départemental et Henry Angélique, président du conseil d’administration du SDIS, "déplorent et condamnent fermement les incidents qui se déroulent, depuis le lundi 15 novembre 2021".
Les termes d'un arrêté permettant la mise en place d'un service minimum, signé par le préfet, ne seraient pas respectés. Or, rappellent les exécutifs, "cet arrête permet à chacun d’exprimer librement son droit de grève, tout en assurant la protection minimale de nos concitoyens".
Par ailleurs, Jean-Philippe Courtois et Henry Angélique dénoncent l'utilisation non autorisée des uniformes et du matériel du SDIS ; ce qui est "formellement interdit".
Tous deux réaffirment "leur détermination à trouver (...) toute solution menant à une application adaptée et apaisée de la loi du 5 août 2021, aux agents du SDIS". Mais cela ne peut se faire sans le représentant local de l'Etat, qui est l'autorité opérationnelle, dans ce dossier.
"Des propositions concrètes ont déjà été faites, par les deux parties, et il convient de les examiner ensemble", concluent-ils, en guise d'appel du pied.