Forcément, difficile de ne pas voir un symbolisme fort par rapport au 20 janvier 2009, début de ce grand mouvement social et populaire porté par le Lyannaj Kont Pwofitasyon qui s’achèvera au bout de 44 jours…
Une grève pour relancer les négociations
Le contexte est différent en ce début 2022. Depuis près de dix semaines, une grève générale a été entamée le 15 novembre, avant tout, contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire auxquelles se sont greffées plusieurs dizaines de revendications… Les urgences : la question sanitaire, le pouvoir d’achat, etc.
Demain, pour ce collectif de dix organisations, il s’agit davantage de réaliser un coup de force pour que des négociations, au point mort depuis des semaines, reprennent avec les élus et l’Etat.
Et donc de voir quel est le contenu de la réponse politique que le collectif entend désormais apporter à la crise traversée par le pays. Il a averti… C’est à une véritable opération île morte à laquelle il faut s’attendre ce jeudi 20 janvier. Tous les secteurs sont concernés. Le collectif appelle à l’arrêt du travail dans toutes les entreprises, dans toutes les administrations et entreprises publiques. Il incite les Guadeloupéens, salariés, jeunes, chômeurs, retraités, à descendre dans la rue…
Dans son tract, le collectif rappelle que deux mondes s’opposent… Celui du gouvernement et le sien, dans lequel ni soignants suspendus, ni vaccination obligatoire déguisée pour tous. "Une seule riposte, la lutte… Une seule riposte : la révolte", crie-t-il.
Mobilisation des enseignants également
Parmi les organisations, plusieurs syndicats enseignants, qui sont aussi mobilisés.
Dès jeudi dernier (13 janvier), déjà jour de grève, les syndicats enseignants avaient annoncé que le gros de la mobilisation serait demain.
Si dans le premier degré, les professeurs doivent faire une déclaration d’intention de grève non contraignante, ce n’est pas le cas dans le second degré.
La mobilisation devrait être très forte.
Les raisons de la colère sont connues et nombreuses… Pagaille provoquée par un protocole sanitaire difficile à comprendre et donc à mettre en place avec un nombre croissant de classes sans professeurs et/ou vidées tout ou en partie de leurs élèves. Ce qui creuse les inégalités en matière d’apprentissage.
Parmi les revendications fortes du monde de l’éducation :
- le report des épreuves de spécialités du baccalauréat prévues en mars,
- plus de matériel pour assurer la protection sanitaire des équipes en temps de Covid,
- le recrutement de personnels, leur remplacement,
- sans oublier que l’obligation vaccinale se soit pas appliquée aux personnels concernés mais aussi aux élèves qui dans certaines filières ne peuvent pas réaliser stages et formations.
Cette grève s’annonce suivie. Et pour les parents, encore une journée difficile d’autant qu’en raison de la situation sanitaire, il sera impossible de dispatcher dans d’autres classes, les élèves dont le professeur est absent.