Haïti : enlèvement d’un membre d’une mission d’assistance médicale cubaine

Vue aérienne du quartier de La Saline, à Port-au-Prince (Haïti) - 24/01/2023.
Comment aider Haïti de l’intérieur, quand on ne peut assurer la sécurité des volontaires ? C’est une question qui se pose, alors qu'un membre d’une mission d’assistance médicale cubaine a été enlevé à Port-au-Prince, la semaine dernière, après tant d’autres rapts. Médecins Sans Frontière fait le choix de se retirer, à regret.

Un chauffeur d'une mission d'assistance médicale cubaine en Haïti a été enlevé le 23 janvier, à Port-au-Prince. L’annonce a été faite, par le ministère de la Santé cubain, mardi 31 janvier 2023, en précisant qu’il était sur place, de même 250 médecins, infirmiers et personnels de soutien.
"Des efforts ont été entrepris, avec les autorités haïtiennes, pour faire face à cet événement malheureux, avec la plus grande priorité, afin de parvenir à la libération rapide et sûre du collaborateur cubain", ajoute le communiqué, sans plus de précisions.

Le kidnapping d’Alejandro Aguilera Milanes n'est pas le premier d'un membre de cette mission cubaine en Haïti. L'année dernière, une femme médecin avait été séquestrée pendant 10 jours, avant d'être libérée.

Depuis plus de deux ans, les gangs multiplient les rapts crapuleux, dans la capitale haïtienne, séquestrant des personnes de toute origine socio-économique et de toute nationalité.
Haïti est englué dans une crise politique, depuis plusieurs années et l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021 a profondément aggravé la situation. Les gangs jouissent, en outre, d'une large impunité et les violences se sont multipliées, ces dernières années.
En 2022, l'ONU a enregistré 1.359 enlèvements et plus de 2.000 meurtres, dans le pays, soit un tiers de plus que l'année précédente.

Médecins Sans Frontières a annoncé, vendredi dernier, suspendre ses activités dans un hôpital de la capitale haïtienne, après que des hommes armés y ont fait irruption et en ont sorti un patient, pour le tuer à quelques mètres de là. "Ils ont sorti un patient blessé par balle de la salle d'urgence et l'ont exécuté froidement d'une balle dans la tête", a déclaré l'ONG dans un communiqué de presse.
Présente depuis plus de 30 ans dans le pays de la Caraïbe, MSF constitue très souvent l'unique offre de soins pour des centaines de milliers d'Haïtiens, qui n'ont pas les moyens de payer les honoraires de structures privées. L'arrêt des services de MSF dans cet hôpital de la commune de Carrefour, dans l'Ouest de la capitale, signifie qu'il n'y aura plus de soins d'urgences, de qualité et gratuits pour près de 800.000 personnes.