Les autorités haïtiennes ont annoncé avoir déjoué ce dimanche 7 février 2021, un projet de coup d'Etat visant le président contesté Jovenel Moïse, qui a assuré avoir échappé à une tentative d'assassinat. Vingt-trois personnes ont été arrêtées.
Cette "tentative de coup d'Etat" déjouée ce dimanche, implique un juge de la Cour de cassation et une inspectrice générale de la police nationale haïtienne, a détaillé le ministre de la Justice, Rockefeller Vincent, dans une conférence de presse.
Vingt-trois personnes ont été arrêtées au total, a précisé de son côté le Premier ministre, Joseph Jouthe, également devant la presse.
Le Premier ministre du pays en profonde crise a ajouté que, parmi des documents saisis, figurait le discours que le juge avait prévu de prononcer pour devenir le nouveau président provisoire, dans un régime de transition.
Jovenel Moïse a expliqué que les auteurs du coup de force déjoué en voulaient à sa vie.
"Je remercie le responsable de ma sécurité au palais. Le rêve de ces gens était d'attenter à ma vie. Grâce au bon dieu, nous n'avons pas vu ça. Ce plan a été avorté", a déclaré M. Moise.
Le chef de l'Etat haïtien s'exprimait sur le tarmac de l'aéroport de Port-au-Prince, entouré de sa femme et de Joseph Jouthe. Il s'est ensuite envolé en direction de la ville balnéaire de Jacmel.
Le directeur général de la police nationale, Léon Charles, a précisé que de l'argent et des armes avaient été saisis, notamment deux fusils d'assaut M14, un mini Uzi, trois pistolets 9 mm et plusieurs machettes.
M. Moïse soutient que son mandat à la tête du pays caribéen court jusqu'au 7 février 2022.
Mais cette date est dénoncée par une bonne partie de la population haïtienne, selon qui le mandat de cinq ans de M. Moïse arrive à terme un an plus tôt, ce dimanche 7 février 2021.
Ce désaccord de date est né du fait que Jovenel Moïse avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.
Le pays s'est encore davantage enfoncé dans la crise au long de l'année 2020, privé de parlement et gangrené par les violences. Isolé, le président Moïse gouverne par décrets, alimentant une défiance croissante au sein de la population.
Jean-Claude SAMYDE avec AFP