73 kidnappings ont été enregistrés pour le seul mois de janvier 2022 contre 65 en janvier 2021 en Haïti. Des chiffres qui traduisent bien l'insécurité qui gangrène le pays depuis plusieurs années.
Et l'augmentation continue en février qui recense 81 enlèvements contre 50, il y a un an. Enfin, 71 personnes ont été enlevées au mois de mars. Elles étaient 27, en mars 2021.
Des enlèvements souvent perpétrés dans des zones rouges
Des rapts qui interviennent principalement dans certains quartiers de Port-au-Prince, considérées comme des zones rouges : Portail Léogane, Bas Peu de Chose, rue Capois, Champ de mars, Avenue Christophe, Lalue, Avenue Poupelard, Bourdon, Turgeau, Canapé-Vert, Bois Verna, sont cités dans le rapport du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme.
Des zones aux mains du gang de Grand Ravin, responsables de nombreux kidnappings.
Des policiers sur le terrain mais qui manquent de moyens
Paradoxalement, souligne le CARDH, une présence policière a été constatée dans la région.
Pourtant, les forces de l'ordre, malgré le manque de moyens et de financement, pour intervenir simultanément dans les principaux foyers de gangs, pourraient faire la différence.
Preuve en est, le quartier de Croix-des-Bouquets, sous l'influence du gang 400 Mawazo qui, entre juillet et décembre 2021, était responsable en moyenne de 60% des kidnappings, indique le rapport. Certains de ses membres ont été tués, d'autres arrêtés, au cours d'interventions policières.
Pour la période de janvier à mars 2022, 20% des enlèvements sont répertoriés à Croix-des-Bouquets.
Les montants des rançons augmentent
La Cellule d’observation de la criminalité s'est aussi penchée sur les catégories les plus impactées par ces kidnappings. Les socio-professionnels, les avocats, médecins et professeurs sont régulièrement pris pour cibles. Viennent ensuite les cadres de l'administration publique, les étudiants, les policiers, les petits commerçants et détaillants.
En 2020 et en 2021, presque toutes les victimes avaient versé une rançon, explique le rapport.
A partir de 2022, non seulement la rançon est augmentée, mais les victimes en ont versé jusqu’à trois.